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Médicaments génériques : la méfiance persiste

Médicaments génériques : la méfiance persiste

Les Français ne sont toujours pas convaincus par les médicaments génériques, pourtant progressivement instaurés par l’Assurance maladie. Ce scepticisme pour les génériques gagnerait même du terrain si l’on en croit le sondage effectué le 10 décembre dernier par l’Ifop pour le groupe de pharmaciens PHR : Seuls 57% des Français acceptent naturellement la substitution d’un médicament d’origine par un générique. Le chiffre est en recul de cinq points par rapport à l’an dernier.

La Sécurité sociale est en danger. Et les médicaments génériques, qui sont moins chers à rembourser, contribuent un tant soit peu à sauver le système de santé. L’économie réalisée par les génériques fait quasiment l’unanimité. Mais la pilule passe difficilement chez les patients, qui restent sceptiques devant ces boites sans marque. La Mutualité Française a dévoilé dans un rapport, le 11 décembre, que les ventes de médicaments génériques ont reculé pour la première fois de leur histoire en 2011. Et un sondage Ifop, publié la veille, indique pour sa part que seuls 57% des Français sont prêts à accepter systématiquement la substitution d’un médicament original par un générique… alors qu’ils étaient encore 62% l’an dernier.
 
Par ailleurs, les Français sont moins nombreux que l’an dernier (à hauteur de 72% contre 77% en 2011) à reconnaître que « les génériques ont la même efficacité que les médicaments originaux ». Le scepticisme à l’égard de ces nouvelles boites, dont 700 millions sont remboursées chaque année, tient aussi à la manière de les proposer. Près de la moitié des sondés (46%) estime ainsi leur liberté mise en jeu lorsque le refus d’acheter un générique leur coûte la possibilité de bénéficier du tiers payant.
En outre, selon le docteur Jean-Luc Audhoui, pharmacien et membre de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, intervenu dans les colonnes du Nouvel Observateur« ce qui fait peur aux gens, c’est que le générique n’a pas été étudié comme le médicament d’origine. C’est vrai, mais sans importance : quand un médicament d’origine, dit princeps, est "généricable", cela signifie qu’il est sur le marché depuis une dizaine d’années et que ses effets sont connus. Pas besoin de procéder à de nouveaux tests pour une même molécule ». Et le contexte joue aussi : les scandales du Mediator et des prothèses PIPsont venus semer le doute sur les médicaments en général.