ar PATRICK GUILLOTON, AVEC AFP | 1 | commentaire(s) |
L'artillerie lourde au PS
Rompant le pacte de non-agression entre les candidats, Ségolène Royal s'en est prise vertement à Martine Aubry et François Hollande. Ambiance plombée.

Dix jours après La Rochelle, la paix tacite a été brisée hier par Ségolène Royal. PHOTO AFP
Au sortir de l'université d'été du PS de La Rochelle, un élu, longtemps cadre du parti rue de Solférino, n'avait pas caché sa satisfaction. « Ici, on pouvait craindre le pire, des querelles à ciel ouvert. En définitive, chacun des candidats à la primaire a signé un accord de paix tacite, comprenant que le premier qui attaquerait les autres serait mort. Le climat de cette consultation s'annonce serein », pronostiquait-il.
Analyse remarquablement erronée. La fameuse sérénité n'aura pas duré dix jours. Hier, dans une interview au « Figaro », Ségolène Royal n'y est pas allée de main morte à l'égard de deux de ses principaux concurrents. À l'adresse de Martine Aubry, d'abord, elle a eu cette amabilité : « Sa seule expérience électorale, c'est une législative perdue en 2002. Passer de rien à une campagne présidentielle, ce n'est pas facile. »
François Hollande n'a pas été oublié lors de la livraison. « Son point faible, c'est l'inaction », a-t-elle déclaré, s'empressant d'en remettre une couche en ajoutant : « Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ? »
Une vraie déclaration de guerre que la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes a semblé vouloir désamorcer quelques heures plus tard, lançant en riant : « Ils ont aussi beaucoup de talent ! La primaire donne lieu à une compétition amicale, nous ne sommes pas ennemis. Mais il faut bien être jugés sur nos actes, notre capacité d'action, notre expérience politique qui est un élément clef. »
Ainsi donc hier, mais aussi la veille, en envoyant sa mandataire saisir la Haute Autorité des primaires citoyennes à propos des sondages qui « risquent de perturber la sincérité du débat et l'égalité entre les candidats », Mme Royal est-elle parvenue à prendre - médiatiquement du moins - une position centrale dans cet affrontement interne au PS.
Les soucis s'amoncellentReste qu'il lui sera longtemps reproché d'avoir, d'une part décidé de cette stratégie, d'autre part choisi ce timing. Elle a attaqué le jour où le PS avait d'autres chats à fouetter.
En effet, hier, le parti, dans son ensemble, se devait d'avaler l'énorme couleuvre Guérini (lire par ailleurs), une affaire que la droite ne va pas se priver d'utiliser.
Mis à part Arnaud Montebourg, absolument pas entendu lorsqu'il a tiré la sonnette d'alarme, tous les autres candidats risquent de devoir traîner ce boulet. Une sale histoire venant s'ajouter aux sévères ennuis d'autres élus mis en examen, dont le sénateur Robert Navarro à Montpellier. Et voilà Ségolène Royal choisissant de déterrer la hache de guerre. Ses concurrents se sont bien abstenus de répondre, préférant prendre de la hauteur. « Je ne me laisse détourner par aucune phrase, aucun événement », s'est contenté de glisser François Hollande en déplacement dans le Nord.
« Trahison »Si les candidats se sont tus, les états-majors ne se sont pas privés de commenter, à l'image de Jack Lang conjurant Mme Royal de se mettre au service du « combat commun ».
Chez les militants, les réactions étaient beaucoup plus vives. « C'est une trahison », estimait un proche de Hollande, rappelant l'engagement des participants à cette primaire de ne pas s'attaquer entre eux, ce que la Haute Autorité a rappelé à Mme Royal dans la soirée. Autre vive critique d'un soutien d'Aubry estimant qu'à lire ces déclarations on avait le sentiment « de découvrir un tract diffusé dans quelques mois par Nicolas Sarkozy ».
L'affaire a fait tant de foin qu'en fin de journée, sur une chaîne d'info continue, Ségolène Royal expliquait s'être entretenue « de façon informelle » avec des journalistes du « Figaro » et que ses paroles « avaient été sorties de leur contexte ».
Une justification fort embarrassée ne collant pas avec le communiqué diffusé un peu plus tôt par son porte-parole, le député maire de Laval Guillaume Garot, tout heureux des attaques de sa championne, et se disant « étonné des réactions et surréactions provoquées par ces propos ». Avant de conclure : « Chacun doit garder son calme. » De l'humour, sans doute.
Analyse remarquablement erronée. La fameuse sérénité n'aura pas duré dix jours. Hier, dans une interview au « Figaro », Ségolène Royal n'y est pas allée de main morte à l'égard de deux de ses principaux concurrents. À l'adresse de Martine Aubry, d'abord, elle a eu cette amabilité : « Sa seule expérience électorale, c'est une législative perdue en 2002. Passer de rien à une campagne présidentielle, ce n'est pas facile. »
François Hollande n'a pas été oublié lors de la livraison. « Son point faible, c'est l'inaction », a-t-elle déclaré, s'empressant d'en remettre une couche en ajoutant : « Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ? »
Une vraie déclaration de guerre que la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes a semblé vouloir désamorcer quelques heures plus tard, lançant en riant : « Ils ont aussi beaucoup de talent ! La primaire donne lieu à une compétition amicale, nous ne sommes pas ennemis. Mais il faut bien être jugés sur nos actes, notre capacité d'action, notre expérience politique qui est un élément clef. »
Ainsi donc hier, mais aussi la veille, en envoyant sa mandataire saisir la Haute Autorité des primaires citoyennes à propos des sondages qui « risquent de perturber la sincérité du débat et l'égalité entre les candidats », Mme Royal est-elle parvenue à prendre - médiatiquement du moins - une position centrale dans cet affrontement interne au PS.
Les soucis s'amoncellentReste qu'il lui sera longtemps reproché d'avoir, d'une part décidé de cette stratégie, d'autre part choisi ce timing. Elle a attaqué le jour où le PS avait d'autres chats à fouetter.
En effet, hier, le parti, dans son ensemble, se devait d'avaler l'énorme couleuvre Guérini (lire par ailleurs), une affaire que la droite ne va pas se priver d'utiliser.
Mis à part Arnaud Montebourg, absolument pas entendu lorsqu'il a tiré la sonnette d'alarme, tous les autres candidats risquent de devoir traîner ce boulet. Une sale histoire venant s'ajouter aux sévères ennuis d'autres élus mis en examen, dont le sénateur Robert Navarro à Montpellier. Et voilà Ségolène Royal choisissant de déterrer la hache de guerre. Ses concurrents se sont bien abstenus de répondre, préférant prendre de la hauteur. « Je ne me laisse détourner par aucune phrase, aucun événement », s'est contenté de glisser François Hollande en déplacement dans le Nord.
« Trahison »Si les candidats se sont tus, les états-majors ne se sont pas privés de commenter, à l'image de Jack Lang conjurant Mme Royal de se mettre au service du « combat commun ».
Chez les militants, les réactions étaient beaucoup plus vives. « C'est une trahison », estimait un proche de Hollande, rappelant l'engagement des participants à cette primaire de ne pas s'attaquer entre eux, ce que la Haute Autorité a rappelé à Mme Royal dans la soirée. Autre vive critique d'un soutien d'Aubry estimant qu'à lire ces déclarations on avait le sentiment « de découvrir un tract diffusé dans quelques mois par Nicolas Sarkozy ».
L'affaire a fait tant de foin qu'en fin de journée, sur une chaîne d'info continue, Ségolène Royal expliquait s'être entretenue « de façon informelle » avec des journalistes du « Figaro » et que ses paroles « avaient été sorties de leur contexte ».
Une justification fort embarrassée ne collant pas avec le communiqué diffusé un peu plus tôt par son porte-parole, le député maire de Laval Guillaume Garot, tout heureux des attaques de sa championne, et se disant « étonné des réactions et surréactions provoquées par ces propos ». Avant de conclure : « Chacun doit garder son calme. » De l'humour, sans doute.
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