Netanyahou, Papandréou : Sarkozy méprise tout le monde
LE PLUS. Il y a eu le célèbre "Casse-toi pauvre con". Il faudra à présent compter avec des premiers ministre qualifiés de "menteur", "fou", "dépressif" et "pas intelligent". Nicolas Sarkozy, le chef de l'Etat, s'est illustré au G20 en égratignant ses homologues européens. Des dérapages qui risquent de nuire fortement à sa stature internationale.
Décidément, Nicolas Sarkozy n’a pas changé. Depuis le fameux "Casse-toi pôv con !" lancé à un quidam qui refusait de lui serrer la main au salon de l’agriculture en 2008, il est resté exactement le même, toujours aussi méprisant à l'égard des petits comme des puissants, et ce, malgré tous ses efforts pour se représidentialiser.

Nicolas Sarkozy à l'Elysée à Paris le 8 novembre 2011 (LIONEL BONAVENTURE/AFP).
Il taille un costard à Netanyahou...
Du fameux G20 sur lequel il comptait, les 3 et 4 novembre dernier, pour montrer ses qualités de diplomate, il risque de ne rester que ces dérapages assez inadmissibles de la part d'un président en exercice, surtout quand ils ont été formulés devant un Barack Obama sans doute à la fois étonné et sur la réserve devant tant de jugements à l'emporte-pièce.
Nicolas Sarkozy et son homologue américain discutent en aparté jeudi 3 novembre en attendant la conférence de presse sans savoir que certains journalistes ont déjà reçu les casques pour la traduction simultanée. Et le président français taille alors un costard sur mesure à Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien qu'il traite de "menteur".
Il faut dire que Barak Obama vient d'énerver Nicolas Sarkozy en lui reprochant de ne pas l'avoir averti avant de tenter une démarche de médiation entre Israël et les Palestiniens devant l'ONU. Alors, le président se lâche : "Je ne peux plus le voir (Netanyahou), dit-il à Obama, c'est un menteur !" Ce à quoi son interlocuteur répond en tentant de calmer le jeu, de manière un peu un énigmatique : "Tu en as marre de lui, mais moi, je dois traiter avec lui tous les jours."
... puis il se paie Papandréou
Or, voilà que Nicolas Sarkozy, loin d'être calmé, va se choisir une nouvelle tête à claques! C'est Le Parisien qui nous le révèle en s'appuyant sur "un enregistrement" non diffusé à ce jour. La discussion se poursuit entre les deux hommes. Cette fois, c'est Georges Papandréou, le Premier ministre grec, qui se retrouve au cœur de la conversation.
Il est vrai que ce dernier a annoncé un référendum imprudent sur le plan de soutien européen avant de reculer in extremis. Nicolas Sarkozy, décidément en pleine forme, aurait alors multiplié les injures à l'égard de Papandréou, qu'il aurait qualifié de "fou" et de "dépressif". Avant de conclure qu'il ne faut pas tirer sur une ambulance, avec une phrase du genre : "Il ne sert à rien de s'acharner sur lui, car il est déjà à terre!"
Le président bling-bling
Ces révélations font très mal au futur candidat de la droite. Lui qui, depuis des mois, tente de corriger son image d'énervé, lui qui semble tout miser sur sa politique internationale pour redresser son image (la guerre en Libye, un leadership en Europe partagé avec Angela Merkel) et sur sa politique de sagesse et de rigueur destinée, dit-il, à protéger les Français de la faillite, risque de voir tous ses efforts réduits à néant par ce genre de réactions hystériques.
Comment pourrait-on croire que Nicolas Sarkozy a changé ? Tout comme il ne suffit pas de retirer ses Ray-Ban pour cesser d'être un président bling-bling et faire oublier l'épisode du Fouquet's ou les vacances sur le yacht de son ami Bolloré, il ne suffit pas non plus d'un entretien télévisé avec Barak Obama pour se tailler une nouvelle stature présidentielle.
L'insulte à Zapatero
Les deux dérapages verbaux, dont viennent d'être victimes Netanyahou et Papandréou, en rappellent au moins un autre. C'est Nicolas Sarkozy qui, en 2009, lors d'un déjeuner avec des députés et des sénateurs, aurait prononcé une phrase insultante à propos de José Luis Rodriguez Zapatero, le président socialiste du gouvernement espagnol. Une phrase qui a été ensuite démentie par l'Elysée mais confirmée par plusieurs témoins : "Je ne voudrais pas vous quitter sans vous parler de Zapatero. Il n'est peut-être pas très intelligent."
Voilà, c'est clair, Nicolas Sarkozy n'a pas changé. Il méprise tout le monde, ses homologues chefs d'Etats dont il se dit les amis, mais aussi ses adversaires politiques comme le leader socialiste dont il dénonce, ouvertement cette fois, "la démagogie".
Reste à savoir si les Français ouvriront les yeux. Et si l'élégance dont fait preuve François Hollande est un atout ou un handicap pour gagner en 2012.