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Σάββατο 3 Σεπτεμβρίου 2011

Αμερικανοί εκπαιδεύουν Έλληνες και Κύπριους αστυνομικούς για «Διαχείριση Εθνικής Κρίσης» — ΣΚΑΪ (www.skai.gr)

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A LA UNE

Pour valider son régime, le Dr Dukan recrute 20 000 médecins

Le nutritionniste a écrit au quart des généralistes français afin de donner une caution scientifique à son régime aux millions d'adeptes.

Un steak (21TonGiant/Flickr/CC).
« Je cherche un moyen de masse pour traiter les gens en surpoids », nous confie le Dr Pierre Dukan. L'homme qui a vendu 8 millions de livres en France tente d'embarquer les médecins généralistes dans son régime, pour prouver qu'il a LA solution à ce problème de société majeur.
« 22 millions de Français sont concernés ou menacés par le surpoids et l'obésité » : l'heure est grave à en croire le Dr Dukan, le nutritionniste le plus connu du moment. Agacé par notre dernier article sur les produits light, il a écrit à Rue89 pour se réjouir de la hausse des prix des boissons à sucre ajouté.
Téléchargez la lettre du Dr Dukan à 20 000 médecins généralistes.Nous l'avons contacté en Espagne, pays où il a vendu « 2 millions de livres », et où il raconte qu'on le « reconnaît dans la rue ». Intarissable sur sa mission « humanitaire », Pierre Dukan explique que « pour des gens, maigrir est un projet de vie », un « combat » qui se solde, grâce à ses méthodes, par « des victoires : le bruit des kilos qui tombent les uns après les autres ». Dukan salive en nous annonçant :
« A la fin de l'année, j'aurai mis 50 millions de personnes au régime. »
Non content de « sauver des vies », comme il dit, le médecin veut aussi « une caution scientifique » à son régime. Il a donc pris sa plume et le bottin, et s'apprête à envoyer un courrier à 20 000 médecins généralistes, sur 80 000 exerçant en France.

Recevoir gratuitement « Je ne sais pas maigrir »

Cette démarche est une réponse à l'Agence française de sécurité des aliments (Anses) qui, dans son rapport de novembre dernier sur les régimes amaigrissants, a jugé risqué et largement inefficace son régime.
En mars dernier, il avait déjà fait faire une étude par l'Ifop. Sur les 1 500 personnes interrogées (qui avaient toutes suivi le coaching en ligne), il ressortait que « 79% de [celles] qui avaient obtenu leur juste poids avaient stabilisé ce poids sur la durée moyenne étudiée de 6,9 mois ».
« Mais on m'a dit que ce n'était pas suffisant », commente-t-il.
Son appel au secours aux généralistes est aussi courtois que malin. Il leur demande :
  • d'encadrer les patients qui suivent le régime, afin de répondre aux craintes de la communauté médicale sur les risques du régime Dukan : il faut vérifier l'absence d'insuffisance rénale, et maintenir le patient sous surveillance régulière, via un examen clinique et biologique, avant et après le régime ;
  • de faire la promotion du régime : les médecins qui le souhaitent peuvent recevoir gratuitement le protocole du régime et deux de ses livres (« Je ne sais pas maigrir » et « Les 100 aliments Dukan à volonté ») ;
  • de participer à une étude nationale en suivant trois patients ayant perdu plus de 10 kilos grâce à Dukan.
Si le premier point fera l'unanimité dans la communauté médicale, il peut aussi poser problème à l'Assurance maladie qui va rembourser des examens prescrits pour une étude privée, voire une campagne marketing. Le deuxième relève clairement de la publicité commerciale, et le troisième pose des questions de méthodologie.

« 40 à 50% tiennent sur la durée »

Dukan manque de contact avec ses patients. Il a beau avoir suivi 250 000 personnes via le coaching en ligne, il n'a personnellement rencontré que 40 000 patients. Il estime que « 40 à 50% » des personnes ayant suivi son régime « tiennent sur la durée ». Mais quelle durée ? Dukan chasse les mauvaises langues :
« Si ma méthode ne marchait pas, elle n'aurait pas un tel succès, on ne peut pas tromper tout le monde toute la vie, comme disait Lincoln. »
N'empêche que désormais, il est en quête de statistiques incontestables. Dukan compte sur la « confiance » des patients dans leur médecin traitant. Et nous explique :
« J'ai ciblé 20 000 médecins des grandes villes et du nord de la France, où il y a beaucoup d'obèses. Ça me coûte dans les 15 000 euros, c'est moins cher qu'une étude clinique, et j'espère avoir 200 réponses pour suivre au moins 1 000 cas sur au moins deux ans. »

Et maintenant, une vraie étude clinique ?

Quelle valeur scientifique aura cette étude ? Jean-Michel Lecerf, endocrinologue et nutritionniste au centre hospitalier de Lille et à l'Institut Pasteur, et président du groupe de travail sur les régimes à l'Anses, le dit tout net, « aucune valeur » :
« Si on veut prouver qu'un régime est efficace, il faut :
  • un grand nombre de sujets, car très souvent on en perd de vue en cours d'étude ;
  • une comparaison en double aveugle ;
  • un suivi par un comité scientifique indépendant  ;
  • une durée suffisante, au moins cinq à dix ans. »
Une vraie étude clinique coûte, d'après lui, entre 500 et 5 000 euros par patient, selon le niveau d'analyse requis, et prend des années à mettre en place.
C'est le deuxième volet de l'offensive Dukan en cette rentrée 2011 : une vraie étude hospitalière conduite par des médecins. Il a demandé à la Société française de nutrition de l'aider à trouver une équipe validant le protocole, dit que le CHU de Nantes est intéressé (« Où un médecin a lui-même fait le régime »), que des hôpitaux à l'étranger sont très motivés …
Alors quand Jean-Michel Lecerf, qui l'a assassiné dans son rapport pour l'Anses, compare Dukan à « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » comme dans la fable de La Fontaine et l'accuse d'être « absent des sociétés savantes et du monde scientifique », l'homme aux 50 millions d'adeptes met en avant son « travail de terrain », son « contact direct avec le public » via ses livres, et prend les scientifiques pour « des jaloux ».
Qui gagnera la guéguerre des nutritionnistes ?
Photo : un steak (21TonGiant/Flickr/CC).

03 SEPTEMBRE 2011

Le prix du sexe

On connaît le commerce classique du sexe qu’est la prostitution. On connaît aussi le commerce d’objets, d’images ou d’écrits: l’érotisme et la pornographie. Mais on ignore d’autres petits ou gros revenus. Un jugement de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence vient d’en dévoiler un.

sexepanne2.pngUn couple, la cinquantaine, demande le divorce. Depuis des années ils n’ont plus de sexualité, ou très épisodique. S’estimant lésée par cette quasi-abstinence forcée, estimant qu’elle subit un préjudice, Madame demande des dommages et intérêts. Et le juge les lui accorde: 10’000 euros. Monsieur fait appel de ce jugement. La Cour d’appel confirme les 10’000 euros de dommages et intérêts.

Que dit la Cour d'Aix-en-Provence dans ses considérants?

«C'est à juste titre que le premier juge a octroyé la somme de 10 000 euros à titre de dommages-intérêts à l'épouse sur le fondement de l'article 1382 du Code civil, pour absence de relations sexuelles pendant plusieurs années. Si le mari conteste l'absence de relations sexuelles, considérant qu'elles se sont simplement espacées au fil du temps en raison de ses problèmes de santé et d'une fatigue chronique générée par ses horaires de travail, cette quasi absence de relations sexuelles pendant plusieurs années, certes avec des reprises ponctuelles, a contribué à la dégradation des rapports entre époux. Il s'avère, en effet, que les attentes de l'épouse étaient légitimes dans la mesure où les rapports sexuels entre époux sont notamment l'expression de l'affection qu'ils se portent mutuellement, tandis qu'ils s'inscrivent dans la continuité les devoirs découlant du mariage. Il s'avère enfin que le mari ne justifie pas de problèmes de santé le mettant dans l'incapacité totale d'avoir des relations intimes avec son épouse.»

L’article 1382 du Code civil dit:

«Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer.»


Deux remarques:


1. Un tribunal a donc le droit de décider quel doit être le rythme des relations sexuelles dans un couple. Il faut satisfaire les demandes du conjoint, de Madame en l’occurrence. Donc il faut être performant et ne pas trop baisser de régime. Mais au fait, c’est quoi la norme? Quelle est la bonne fréquence? Qui place la jauge? De quel droit un tribunal peut-il décider d’une norme de fréquence sexuelle dans un couple? On notera que le tribunal ne dit pas si Madame faisait de son côté des efforts pour rester sexy et stimuler son mari. Ou si le mari était en panne à cause du harcèlement de son épouse.
phallusimp1.jpg
En tous cas les français et les françaises sont prévenus: si le désir ou la libido baisse, ils passent à la caisse.

Ça fait encore une contrainte juridique sur la sexualité. Ils devraient taxer aussi les phallus impudicus pour exhibitionisme...

Au secours, ils deviennent de plus en plus fous!


2. Je parlais ce matin du prix du joint pour les parlementaires helvétiques. Je me suis amusé ici à un petit calcul: 10’000 euros, ça fait combien le coït? C'est approximatif puisqu'on ne connaît pas la durée de l'abstinence du couple.

Sur une base moyenne de 3 rapports sexuels par semaine, (hypothèse), ça fait 150 coïts par an. Avec, mettons, 5 ans d'abstinence. Donc 750 fois. Cela fait un peu plus de 13 € le coup.

Avec une moyenne d'un rapport par jour, donc 1825 en 5 ans sans les années bi-sex-tiles, ça fait environ 5€50 le coup.

C'est le barème du juge.

Moi je serais déçu. Je vaux plus, nom d'une pipe!
Et puisqu'on tarifie les rapports qu'il n'a pas faits, on admet donc que le coït est monnayable dans le couple. Monsieur aurait dû demander en retour de se faire payer tous ceux qui dans le passé ont eu lieu...



Attention: la séquence burlesque qui suit est réalisée avec trucage (extrait de Lisztomania, de Ken Russel):


20:40 Publié dans société | Lien permanent | Commentaires (0) | Trackbacks (0) | Envoyer cette note | Tags