Taxer les plus fortunés améliorerait le bien-être
Mots clés : Impôt, Grandes Fortunes, Taxe, FRANCE, ETATS-UNIS, Warren Buffett,Shigehiro Oishi, Barack Obama, Gallup, BERKSHIRE HATHAWAY
Par Pierre ManièreMis à jour | publié Réactions (188)
Le milliardaire américain Warren Buffett milite pour que les «méga-riches» paient plus d'impôts. Crédits photo : THOMAS LOHNES/AFP
Après avoir passé 54 pays au crible, une étude américaine fait le lien entre la progressivité des systèmes d'imposition et le bonheur de la population.

À coup sûr, Barack Obama n'aura pas manqué de lire cette étude. Alors que le président américain va proposer au Congrès ce lundi une taxe spéciale sur les revenus des contribuables gagnant plus d'un million de dollars par an (environ 725.000 euros), une enquête de l'université de Virginie publiée début septembre dans le journal Psychological Science, souligne que plus un système d'imposition est progressif, plus le niveau de «bonheur» de ses ressortissants est élevé. En d'autres termes, taxer fortement les contribuables les plus aisés serait un catalyseur du bien-être collectif, précise Shigehiro Oishi, directeur de l'étude.
En se basant notamment sur les résultats de sondages de l'institut américainGallup, ce chercheur a passé au crible les niveaux de bien-être de 54 pays en les comparant avec la «progressivité» de leurs systèmes d'imposition respectifs. Il ressort que les pays dont le bonheur affiché par la population est le plus élevé (avec en tête, la quintette Danemark, Finlande, Suisse, Belgique, et Australie dans cet ordre) sont ceux dont les niveaux d'imposition comptent effectivement parmi les plus élevés vis-à-vis des plus hauts revenus. À noter que la France, dont le taux d'imposition maximum est revenu de 48,1% à 41% sur la période 2003-2010 selon une étude de l'institut KPMG, se classe pour sa part au douzième rang en termes de «bonheur» global.
Des services publics de meilleure qualité
Mais du fait de la difficulté de mesurer cette «joie de vivre», qui ne saurait dépendre exclusivement du niveau de richesse d'une population, ces résultats sont à prendre avec des pincettes. Ainsi les États-Unis, pays le plus riche du monde et doté d'un taux d'imposition maximum de 35% en 2010, carracolent à la huitième place du baromètre de bien-être de Gallup, loin devant la France.
Reste que d'après Shigehiro Oishi, la corrélation entre une taxation plus importante des hauts revenus et la «joie de vivre» s'explique surtout par des services publics de meilleur qualité dans les pays concernés. Il cite ainsi toutes les dépenses des gouvernements en faveur «du logement, de l'éducation et des transports publics».
Sous ce prisme, certains argueront donc que la volonté de Barack Obama de taxer davantage les millionnaires n'aura pas d'incidence sur le bonheur des Américains, puisque cette mesure s'incrirait dans un plan de réduction du déficit budgétaire. Mais douce ironie, au moins un de ses contribuables verrait certainement sa «joie de vivre» progresser: le milliardaire Warren Buffett. Dans une tribune publiée le mois dernier dans le New York Times, le patron du fonds d'investissement Berkshire Hathaway militait en faveur d'une telle mesure: «Alors que les classes pauvres et les classes moyennes se battent pour nous en Afghanistan, alors que la plupart des Américains luttent pour boucler leurs fins de mois, nous les méga-riches continuons de bénéficier d'exemptions fiscales extraordinaires», a-t-il dénoncé. Pas sûr, toutefois, que l'unanimité soit de mise au sein du cocon des «méga-riches»!
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