Deutsche Bank songe à un plan d'économies si les turbulences perdurent
La première banque allemande perd aujourd'hui plus de 7% en bourse, sur fond de nouveaux problèmes judiciaires. Son patron n'exclut pas un plan d'économies si les difficultés dans la banque d'investissement devaient perdurer
Les turbulences actuelles sur les marchés financiers conduisent Deutsche Bank à s'interroger sur un programme d'économies, à l'instar de ce qu'ont déjà annoncé d'autres établissements. « Si la banque d'investissement devait connaître encore longtemps une activité faible comme au mois d'août, nous devrions alors songer à prendre de telles mesures », a déclaré son patron Josef Ackermann lors d'une conférence bancaire à Francfort.
Le banquier suisse, qui quittera ses fonctions au printemps prochain pour entrer au conseil de surveillance de la banque, ne souhaite pas laisser en héritage un établissement ayant un important chantier de restructuration à mener. En clair, il n'hésitera pas à prendre des mesures douloureuses sans craindre que cela lui gâche les derniers mois de son mandat. Les concurrents comme le suisse UBS ont déjà annoncé des plans d'économies drastiques dans la banque d'investissement. Deutsche Bank «a déjà fait beaucoup pour se préparer à des temps difficiles », a souligné son patron. L'heure est davantage à observer comment le mois de septembre se déroule, après un mois d'août traditionnellement faible.
Selon la presse, la première banque allemande pourrait viser jusqu'à 2 milliards d'euros d'économies annuelles. Josef Ackermann continue quant à lui de prédire pour sa banque un résultat imposable de 10 milliards d'euros cette année. Or, les analystes ne semblent guère croire à la réalisation de cet objectif dans le climat très perturbé sur les marchés financiers.
L'action au plus bas depuis mars 2009
L'environnement des affaires n'étant pas le seul facteur à effrayer les marchés, l'action de Deutsche Bank perd ce lundi plus de 7% à Francfort en raison de nouveaux problèmes judiciaires survenant aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. A 24,30 euros, l'action cote à son plus bas niveau depuis mars 2009.
Josef Ackermann a réagi avec distance à la nouvelle vague de plaintes visant son établissement : les autorités lançant ces poursuites « doivent nous démontrer qu'il y a eu une fraude. Je suis sûr que cela ne sera pas facile », a-t-il déclaré. Il a en outre qualifié de « dernière planche de salut » la plainte de l'agence fédérale américaine de supervision des prêts hypothécaires (FHFA) contre 17 grands établissements financiers, dont Deutsche Bank. Il s'agirait en premier lieu pour l'agence citée de réduire la portée des fautes propres ayant conduit à la crise financière, note le banquier. En tout état de cause, Josef Ackermann ne n'attend pas de conséquences financières graves pour son établissement du fait de ces nouveaux litiges.
, correspondant à Francfort
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