Primaire : le PS redoute des sondages le jour du vote
Publié le 29-09-11 à 19:51 Modifié le 30-09-11 à 09:19 par Le Nouvel Observateur 3 réactions
Le scrutin, non officiel, n'est pas soumis à la loi électorale. De quoi faire craindre un scénario noir.

Les résultats du premier tour de la primaire socialiste peuvent-ils être biaisés par la publication d’estimations de résultats au cour de la journée du vote, le 9 octobre ? A un peu plus d'une semaine de l’échéance, cette question préoccupe le Parti socialiste. Harlem Désir a interpellé la Commission des sondages, qui lui a répondu.
Dans une lettre datant du 28 septembre, adressée à Marie-Eve Aubin, présidente de la Commission des sondages, Harlem Désir, secrétaire national PS par intérim demande "que les sondages effectués en sortie des urnes, ne soient pas publiés avant l'heure de fermeture des bureaux de vote".
Par ailleurs, Jean-Pierre Mignard, président de la Haute autorité de contrôle de la primaire socialiste, a demandé un rendez-vous avec les responsables de la Commission.
Le problème est simple : bien que cette élection ressemble par certains aspects à un scrutin "normal", son statut de votation citoyenne ne la soumet pas comme tous les autres à la loi électorale qui interdit la "publication, la diffusion et le commentaire de tout sondage à partir de la veille de chaque tour du scrutin" et jusqu’à l’heure de fermeture du dernier bureau de vote.
Scénario noir
Imaginons qu'un institut de sondage, associé à un média, publie le jour du scrutin à 16h une première estimation de résultat s’appuyant sur des enquêtes réalisées à la sortie des urnes. Imaginons encore que cette première mesure indique un écart faible entre deux candidats, ou l’élimination d’un "favori". Les partisans potentiels de tel ou telle pourraient alors se voir pousser des ailes jusqu’aux urnes ou au contraire renoncer à s’y rendre.
De plus, la question de la confiance accordée aux résultats officiels annoncés plus tard dans la soirée sera posée si durant toute la journée une multitude de sondages a annoncé en tête, tantôt un candidat tantôt un autre.
"Rien dans la loi qui vise la publication des sondages en période électorale n’empêche un institut de communiquer une estimation de vote faite à la sortie des urnes", souligne Matthias Guyomar, secrétaire général de la Commission des sondages, interrogé au lendemain de la demande d’Harlem Désir. "C’est le positionnement officiel de de la Commission". Il ajoute cependant que "toutes les mesures seront prises pour contrôler une publication de sondage en temps utile".
Les rédactions n'ont "rien prévu"
Du côté des médias, aucune rédaction interrogée par "Le Nouvel Observateur" n'a prévu une opération avec un institut de sondage le jour du vote.
Gilles Bornstein rédacteur en chef d'émissions politiques à France 2 explique que la chaîne consacrera "une grosse partie de son journal aux résultats de la primaire", mais "rien est prévu" avec leur partenaire Ipsos. En revanche, si certains sondages circulent, "pourquoi pas" les reprendre dans le journal. Idem chez France Inter qui certes se mettra dans l'ambiance "d'une journée électorale" avec point dans les QG, des experts, des politologues et des invités. Mais pas non plus de publication de sondages.
Hélène Taboury directrice de la communication de l’institut de sondage CSA va dans le même sens, "aucune opération d'estimation n'est prévue dans leur calendrier pour le dimanche 9 octobre".
Pour l’instant, l’heure est donc à la prudence... Quant à savoir si chacun respectera la règle implicite, réponse le jour J.
Anna Lecerf - Le Nouvel Observateur
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