La réunion des ministres des Finances du G7 accouche d'une souris
Réunis à Marseille, hier, les ministres des Finances du G7, face à l'extrême volatilité des marchés financiers se sont résolus à diffuser une sorte de communiqué où ils ont seulement réitéré leurs engagements passés.
L'heure n'est sans doute pas assez grave pour provoquer une mobilisation générale pour conjurer la crise. Réunis hier à Marseille pour ce qui ne devait être qu'une rencontre informelle, les ministres des Finances des sept pays les plus industrialisés (G7) se sont toutefois résolus à diffuser, au terme de leurs débats, une sorte de communiqué. Il est vrai que la fragilité des marchés financiers -les places boursières ayant de nouveau sérieusement décroché vendredi, de même que l'euro -a sans aucun doute motivé la publication d'un tel texte baptisé «Termes de référence agréés». Il apparaît que les discussions n'ont guère permis de faire avancer le dossier d'une coopération exemplaire même si la délégation française conduite par le tout nouveau ministre des Finances, François Baroin, accompagné du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a pris soin de souligner la «qualité des débats». Les pays riches du G7 sont décidés à apporter une «réponse internationale forte et coordonnée» pour relever les défis posés par le ralentissement de la croissance mondiale, a déclaré tard vendredi soir le ministre français des Finances, François Baroin, en soulignant qu'il y avait «désormais des signes clairs de ralentissement de la croissance mondiale».
Certes. Il n'en demeure pas moins que pour faire face à l'envol de l'endettement public et à une croissance appelée à se réduire, chacun est resté sur ses positions. Avec un net clivage entre les Etats-Unis, d'une part, plus soucieux de se préoccuper du rythme d'activité dans leur pays et d'un taux de chômage très élevé (9,1%), et les Européens, d'autre part, foncièrement attachés à réduire leurs déficits budgétaires et leurs dettes publiques. Ce qui se traduit dans le texte par «Etant donné la nature fragile de la reprise, nous avons la difficile tâche de devoir à la fois mettre en oeuvre pleinement nos plans d'ajustement budgétaires et soutenir l'activité économique, en tenant compte de circonstances nationales différentes». Bref, chacun est maître chez soi de faire comme il l'entend. Pour les Européens, la baisse des déficits et des dettes publiques permettra de favoriser la confiance, source de croissance et de création d'emplois. Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet l'a répété. De leur côté, les Américains ont pris soin de présenter le plan de près de 450 milliards de dollars destiné à relancer les créations d'emplois aux Etats-Unis. Un plan combiné avec l'objectif de restaurer «la soutenabilité budgétaire à moyen terme». En clair, l'assainissement des finances publiques apparaît moins urgent qu'en Europe, même si les statistiques (déficit rapporté au PIB et dette rapportée au PIB) plaident moins en faveur des Etats-Unis que de l'Europe.
Pas de risque de crise de liquidités en Europe
Interrogé sur le degré de solidité des banques européennes et les insistances de la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, de recapitaliser les établissements de crédit européens, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, chiffres à l'appui, s'est montré très ferme. Il n'y a pas de risque de crise de liquidités au sein de la zone euro. Le total des actifs dans le bilan des banques pouvant être mobilisés au guichet de la banque centrale s'élève à 4.500 milliards d'euros. Le total des garanties déposées par les banques européennes auprès de l'institut d'émission européen, après application de la décote («haircut») ne s'élève, lui, qu'à 1.700 milliards d'euros. C'est dire la marge de manoeuvre dont dispose la BCE. Quant aux recapitalisations, Jean-Claude Trichet a indiqué que les récents «stress tests» avaient révélé quels étaient les établissements qui devaient renforcer leurs fonds propres. «Dans tous les cas, la BCE est favorable à ce que les établissements bancaires européens se recapitalisent, soit en mettant leurs profits de côté, soit en faisant appel aux marchés soit en ayant recours au gouvernement».
Sur le cas de la Grèce, les Européens ont rappelé les mesures adoptées par les chefs d'Etat le 21 juillet dernier. Elles doivent être mises en oeuvre le plus rapidement possible et de manière pleine et entière. «Nous sommes dans le processus du 21 juillet», a renchéri François Baroin, démentant toute idée, en France, de plan de soutien bancaire en cas de défaut grec. Interrogé sur la possibilité d'un tel défaut de paiement à plus au moins brève échéance, Jean-Claude Trichet a répondu qu'il «va de soi que les pays sont responsables d'eux-mêmes».
Pas sûr que les opérateurs de marchés se satisfassent d'un tel résultat...
RICHARD HIAULT, ENVOYÉ SPÉCIAL À MARSEILLE
Photo : AFP
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