Berlusconi solidaire de ses riches amis
Régis Soubrouillard - Marianne | Jeudi 1 Septembre 2011 à 18:00 | Lu 2441 fois
Déchiré à l'idée d'instaurer une contribution de solidarité destinée à taxer ses riches amis, Silvio Berlusconi s'est rapidement remis de ses émotions. Sa taxe qui devait toucher les plus hauts revenus a été annulée... avant d'être maintenue pour les fonctionnaires publics et les parlementaires. Berlusconi et son électorat respirent. Mais la rentrée sociale s'annonce chaude.

Ils ne l’avaient pas demandé. Ils ne l’auront pas. La vie est simple dans l’Italie de Berlusconi. Alors que nos patrons français réclamaient à cor, à cris et à coups de pétitions un impôt supplémentaire pour participer à l’effort national, en Italie, pas un milliardaire n’a levé le petit doigt pour proposer son aumône à l’effort national.
L’affirmation est exagérée. Un patron, un seul, a déclaré qu’il lui semblait juste que les riches payent plus d’impôts que les autres. Et pas n’importe lequel : Luca di Montezemolo, patron de Ferrari, ancien patron de Fiat, l’un des industriels les plus en vue d’Italie. Mais le multimillionnaire directeur général de Ferrari pose ses conditions : d’accord pour des impôts supplémentaires à condition que le gouvernement Berlusconi mette en place un vaste programme de réformes néo-libérales et commence par réduire son propre train de vie.
Le patron de Ferrari a de la suite dans les idées et quelques arrières pensées politiques puisqu’il a annoncé son intention de se présenter aux élections législatives de 2013 avec son propre parti…
Inscrit dans le plan de rigueur de 93 milliards d’euros annoncé par Berlusconi, l’impôt sur les hauts revenus qui devait rapporter 3,8 milliards d'euros à l'État ne verra donc pas le jour.
« Mon coeur saigne à l'idée de devoir augmenter les impôts» avait déclaré Silvio Berlusconi, accessoirement 3ème fortune du pays, en annonçant la mise en place de ce dispositif, dont il avait promis qu’il ne serait pas abandonné.
L’affirmation est exagérée. Un patron, un seul, a déclaré qu’il lui semblait juste que les riches payent plus d’impôts que les autres. Et pas n’importe lequel : Luca di Montezemolo, patron de Ferrari, ancien patron de Fiat, l’un des industriels les plus en vue d’Italie. Mais le multimillionnaire directeur général de Ferrari pose ses conditions : d’accord pour des impôts supplémentaires à condition que le gouvernement Berlusconi mette en place un vaste programme de réformes néo-libérales et commence par réduire son propre train de vie.
Le patron de Ferrari a de la suite dans les idées et quelques arrières pensées politiques puisqu’il a annoncé son intention de se présenter aux élections législatives de 2013 avec son propre parti…
Inscrit dans le plan de rigueur de 93 milliards d’euros annoncé par Berlusconi, l’impôt sur les hauts revenus qui devait rapporter 3,8 milliards d'euros à l'État ne verra donc pas le jour.
« Mon coeur saigne à l'idée de devoir augmenter les impôts» avait déclaré Silvio Berlusconi, accessoirement 3ème fortune du pays, en annonçant la mise en place de ce dispositif, dont il avait promis qu’il ne serait pas abandonné.
LES ENFANTS GÂTÉS DU FOOT MÉCONTENTS
Présenté moins comme un impôt sur la fortune, abandonné en Italie depuis 1992, il s’agissait plutôt d’une « contribution de solidarité » : une augmentation de l’IRPEF (impôt sur les revenus des personnes physiques) qui représente un tiers du budget de l’Etat. Imaginée par le ministre des Finances, Giulio Tremonti, proche de la Ligue du nord, le dispositif prévoyait que tous les citoyens avec un revenu supérieur à 90.000 euros (donc plus ou moins 4.000 nets) auraient payé le 5% de plus chaque année, et 10% pour les revenus supérieurs à 150.000 euros. Au total, 500.000 personnes étaient concernées par cette contribution de solidarité. Un véritable sacrifice électoral pour Berlusconi qui avait promis de ne jamais augmenter les impôts et dont les électeurs seraient les premiers touchés. Beaucoup moins pour la Ligue du Nord dont l’électorat est plus populaire.
Outre les patrons, « les plus farouches opposants au projet ont été les joueurs de football, car dans la plupart des contrats, notamment ceux des "big" de la série A, ils sont payés en net. Les dirigeants voulaient que les joueurs payent la taxe », précise une journaliste du quotidien italien l’Unita, fondé par Antonio Gramsci. Faute d’accord avec les clubs, les joueurs ont donc fait grève pour la première journée du championnat italien. Après l’épisode de Knysna, et l’exemple espagnol, sortir son piquet de grève va devenir un « classico » des enfants gâtés du foot professionnel.
Outre les patrons, « les plus farouches opposants au projet ont été les joueurs de football, car dans la plupart des contrats, notamment ceux des "big" de la série A, ils sont payés en net. Les dirigeants voulaient que les joueurs payent la taxe », précise une journaliste du quotidien italien l’Unita, fondé par Antonio Gramsci. Faute d’accord avec les clubs, les joueurs ont donc fait grève pour la première journée du championnat italien. Après l’épisode de Knysna, et l’exemple espagnol, sortir son piquet de grève va devenir un « classico » des enfants gâtés du foot professionnel.
UN COUP POLITIQUE
Abandonnée la taxe sur la solidarité, Berlusconi a sorti deux nouveaux lapins de son chapeau qui ont donnés lieu à de vives protestations : l’exécutif a empêché que les années universitaires et du service militaire soient comptabilisées dans le calcul des annuités de retraite requises.« Les protestations sont venues de toutes parts, car les gens ont cotisé pendant toutes ces années et se sont battus pour la reconnaissance de leurs années d’université » précise la journaliste de l’Unita. Face aux protestations, le gouvernement a dû renoncer à cette mesure d'économiser 500 millions d'euros l'an prochain.
Mais c’est la dernière mesure de compensation annoncée qui risque de mettre le feu aux poudres d’un climat social déjà surchauffé. Dans la soirée, le gouvernement italien a rétabli la « contribution de solidarité »…pour les fonctionnaires publics et les parlementaires déclarant 90.000 euros par an. La cour des comptes italienne et l’équivalent du conseil constitutionnel italien ont déjà émis des critiques et affiché leur scepticisme quant à cette mesure. Même la banque centrale italienne parle d’une manœuvre qui « va peser sur l’économie ».
Comme par un coup de baguette magique et politique, en quelques jours, Berlusconi aura réussi la performance de transformer un impôt sur la fortune en taxe sur les seuls fonctionnaires publics et d’exempter les fortunes privées de verser leur obole au plan d’austérité.
Sûr que les riches amis de Berlusconi lui en seront reconnaissants.
La Confédération Générale Italienne du travail, qui compte 6 millions de membres, appelle à une grève générale le 6 septembre.
Mais c’est la dernière mesure de compensation annoncée qui risque de mettre le feu aux poudres d’un climat social déjà surchauffé. Dans la soirée, le gouvernement italien a rétabli la « contribution de solidarité »…pour les fonctionnaires publics et les parlementaires déclarant 90.000 euros par an. La cour des comptes italienne et l’équivalent du conseil constitutionnel italien ont déjà émis des critiques et affiché leur scepticisme quant à cette mesure. Même la banque centrale italienne parle d’une manœuvre qui « va peser sur l’économie ».
Comme par un coup de baguette magique et politique, en quelques jours, Berlusconi aura réussi la performance de transformer un impôt sur la fortune en taxe sur les seuls fonctionnaires publics et d’exempter les fortunes privées de verser leur obole au plan d’austérité.
Sûr que les riches amis de Berlusconi lui en seront reconnaissants.
La Confédération Générale Italienne du travail, qui compte 6 millions de membres, appelle à une grève générale le 6 septembre.
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