Obésité fiscale
Publié le 06 octobre 2011 - 08:37

La « taxe sodas » va-t-elle faire des bulles? Le gouvernement envisage, en effet, très sérieusement de doubler la fameuse taxe sur les boissons comprenant des sucres ajoutés. Du coup, ce ne sont pas 120 mais 240 millions d’euros de recettes que rapporterait la mesure. De quoi faire fuir Coca Cola pour de bon, croyait-on.
Eh bien non! Au contraire. Les industriels concernés ont pratiquement crié victoire. Tout cela parce que le gouvernement a su habilement introduire un « édulcorant » dans son prélèvement. Ce ne sera plus une taxe infamante pour lutter contre l’obésité, mais une taxe vertueuse pour aider les producteurs de fruits et légumes à travers des exonérations de charges patronales pour leurs salariés. Il suffisait d’y penser.
Chacun va ainsi pouvoir lever allègrement son verre de soda… à la santé du monde agricole, jusque-là durement concurrencé en raison du coût du travail. Moralité (si l’on peut dire) : plus on boira sucré et mieux se portera le monde rural. La meilleure est donc que les responsables du secteur des industries alimentaires ont applaudi des deux mains.
Tout simplement parce qu’ils ont obtenu la suppression qu’ils estimaient stigmatisante de la référence à l’obésité. Qu’on ne se méprenne pas : le souci de l’image commerciale l’a emporté sur la générosité. Déjà en août dernier, ils avaient dit leur indignation face à une discrimination : pourquoi pas une « taxe cassoulet » ou une « taxe camembert » au nom de la lutte contre le surpoids ? Et voilà une fois de plus l’État pris en flagrant délit de schizophrénie.
On voit bien que la mesure dite de santé publique s’est fortement teintée d’électoralisme. Ce n’est pas fortuitement que Nicolas Sarkozy se rendra dans la Creuse, la semaine prochaine, pour rencontrer les agriculteurs électeurs afin d’évoquer la « taxe sodas ». Il lui restera ensuite à s’adresser à tous les consommateurs car ce sont eux, au final, qui payeront l’addition et seront victimes de… l’obésité fiscale.
Jacques Camus
L'economie obese et intoxiquee ne peut pas avoir autre chose qu'une fiscalite obese.
ΑπάντησηΔιαγραφήL'economie francaise est un ensemble unique et comme elle doit entretenir une administration obese tout va de pair.