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Παρασκευή 7 Οκτωβρίου 2011


L'homme qui a fait tomber Murdoch

Lettre de la City | LEMONDE | 04.10.11 | 15h42   •  Mis à jour le 04.10.11 | 15h43
Les Anglais ont l'art de réduire une victoire éclatante à un fait banal incidemment mentionné au détour d'une phrase. Alan Rusbridger, directeur de la rédaction duGuardian, ne faillit pas à la tradition en racontant avec mesure, sans hausser le ton, comment le quotidien de centre gauche, seul contre tous, a fait tomber le magnat américain Rupert Murdoch de son piédestal en révélant l'affaire des écoutes illégales. Seul le clignement plus rapide des yeux derrière de fines lunettes souligne la fierté d'avoir ébranlé durablement les liens étroits entretenus par News International, la filiale britannique de News Corp, avec la classe politique, la police et les médias du royaume.
"Comme dans l'affaire du Watergate, il est question de plombiers, de tentatives d'étouffer un scandale et de gens qui se croient intouchables", insiste celui qui préside, depuis 1995, aux destinées du Guardian. L'imprécateur sûr de lui et de son bon droit ne disposait toutefois pas de "Gorge profonde", l'informateur qui révéla le rôle de la Maison Blanche dans l'effraction du Watergate. Son atout maître s'appelait Nick Davies, le journaliste d'investigation maison qui s'est lancé à l'assaut de la conspiration du silence organisée par l'omnipotent Rupert Murdoch."La combinaison d'un enquêteur opiniâtre et d'un directeur de journal courageux a fait un miracle", insiste, admiratif, Roy Greenslade, expert de la presse écrite à laCity University de Londres.
L'histoire en deux mots. En 2007, Clive Goodman, chroniqueur royal du tabloïd dominical News of the World (NoW), l'un des vaisseaux amiraux du tycoon, est condamné à une peine de prison pour avoir écouté les boîtes vocales de collaborateurs du prince Charles et de ses deux fils, William et Harry. En 2009, Nick Davies se met sur l'affaire, et découvre que les téléphones d'un grand nombre de personnalités ont été piratés par le NoW. Quand le Guardian divulgue l'ampleur de l'opération, News International affirme, le nez pincé, que ces prétendues révélations relèvent plus du goût pour le sensationnel que de la recherche de la vérité.
Les scoops à répétition de Davies ne trouvent aucun écho chez ses confrères, qui y voient un outrage aux bonnes moeurs journalistiques. Et pour cause, les titres de droite entendent protéger David Cameron, chef de l'opposition conservatrice, puis premier ministre en mai 2010. L'hôte du 10 Downing Street a recruté Andy Coulson, ancien directeur de la rédaction du NoW, comme communicant. Les journaux de gauche restent également circonspects, jaloux des moyens rédactionnels dont dispose le Guardian. James Murdoch, dauphin et chef des activités européennes de News Corp, peut jouer à merveille la partition du président accablé par le zèle intempestif d'un subordonné qui a écouté aux portes. "News International est une compagnie redoutable qui menaçait de lâcher ses chiens fouineurs de vie privée au moindre écart" : à écouter notre interlocuteur, voilà pourquoi le dossier est resté si longtemps embourbé.
Trois éléments vont braquer les projecteurs de l'actualité sur les agissements du conglomérat tentaculaire. Tout d'abord, en juin 2010, le papivore propose deracheter les 100 % du bouquet satellitaire britannique dont il est le premier actionnaire mais minoritaire. Murdoch superstar réussit à liguer contre lui l'ensemble de ses concurrents paniqués devant cette tentative de mainmise sur le marché publicitaire. Les adversaires savent que David Cameron, qui a le dernier mot sur l'opération, entend remercier le magnat américain de son soutien lors du scrutin. La preuve, le dossier n'est pas transmis à la commission de la concurrence.
Ensuite, Rusbridger sort le joker de sa manche : le New York Times. Furieux des attaques de Murdoch, qui vient de racheter le Wall Street Journal, le grand quotidien new-yorkais, en toute autonomie, il reprend l'affaire depuis le début. Si les reporters américains ne révèlent rien de plus, leur tradition de vérifier de près les informations est un gage de sérieux. Les révélations du Guardian sur la mise sur écoutes par leNoW des messages de la famille de Milly Dowler, une jeune fille assassinée, confirment dans toute leur crudité ses accusations.
Autre atout, le Guardian peut se targuer d'une excellente rubrique médias, la seule de la presse quotidienne. Le site, les blogs et les supports numériques très populaires servent aussi de caisse de résonance à la menace de délitement, par Murdoch & Co, de la chose publique.
Au printemps et à l'été 2011, l'empire Murdoch craque sur toutes ses coutures : arrestation d'une dizaine de dirigeants et de journalistes du groupe, fermeture duNoW et retrait de l'offre sur BSkyB, audition parlementaire de Rupert et de James Murdoch, ouverture de deux enquêtes, l'une policière, l'autre judiciaire, et déstabilisation de David Cameron.
Le scandale Murdoch a fait bondir les ventes (249 000 en moyenne) de 15 000 à 20 000 exemplaires quotidiens. Reste que, malgré ce succès, le Guardian est plus que jamais victime de la crise générale de la presse. Le supplément médias a été intégré au cahier principal. Des licenciements au sein de la rédaction de 680 journalistes sont prévus. Dur métier, serait-on tenté d'écrire.

roche@lemonde.fr

Marc RocheArticle paru dans l'édition du 05.10.11
Parmi vos réactionsPas dupeOn oublie bien vite à mon sens une autre personne, décédée depuis : le journaliste de News OTW qui a balancé en interne, et retrouvé mort chez lui qq jours plus tard. D’autres médias nous ont rassuré avec la police (...) : "mort naturelle"... "trop d’alcool et conso de stupéfiants". Les pires films parano ne sont que des pâles tentatives de décrire ce monde pourri.
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