Mais où est passé le Sarkozy qui faisait peur ?
Le Point.fr - Publié le 28/09/2011 à 08:07
Chaque mercredi, Anna Cabana, grand reporter au "Point", livre une analyse politique pour le 6/7 de France Inter.
À ne pas manquer
La TVA sociale, vrai remède ou fausse solution ?
Par Marc VignaudL'ultimatum des patrons italiens à Silvio Berlusconi
11 Septembre, al-Qaida contre les complotistes
Par Cyriel MartinBoris Cyrulnik face au suicide des enfants
Par Émilie LanezLe débat, enfin ! Un vainqueur, le PS
Par Jacques Séguéla"Je ne fais pas des affaires, je travaille !"
Par Guy Savoy
Ce matin, vous voulez nous parler d'autorité...
Nicolas Sarkozy n'a plus d'autorité. C'est bête à dire mais c'est nouveau. Très nouveau. Jusque-là, tout avait fichu le camp, mais, quand vous étiez en face de lui, son charisme dominateur et sa force de persuasion lui permettaient encore de prendre l'ascendant sur vous. Il vous en imposait, quoi. Physiquement. Cette fabuleuse impériosité fascinait et terrifiait ses interlocuteurs. Eh bien... ça ne marche plus ! Il ne fait plus peur. C'est chimique, c'est politique. L'affaire Charon a joué un rôle de levier symbolique beaucoup plus important qu'on ne le pense.
L'affaire Charon ?
Pierre Charon, vous savez, l'ami banni par Sarkozy qui a été candidat dissident aux sénatoriales et contre lequel le président a mis toute la machine élyséenne. Sarkozy avait juré de lui "régler son compte" (sic). Et toutes ces menaces pour quoi ? Charon a été élu sénateur à son nez et à sa barbe. C'est bien pire qu'une anecdote ; c'est une invitation à la dissidence. Non seulement Sarkozy blesse ses amis - ce qui pose la question de sa capacité à récompenser la fidélité -, mais quand il veut les tuer, il rate son coup. Si encore il était suspecté de pouvoir faire gagner son camp... Pas de chance, il est le président qui a fait basculer le Sénat à gauche. Et qui feint de n'y être pour rien. D'ailleurs, à l'entendre, ce n'est "rien" par rapport aux grandes affaires internationales et financières qui l'occupent. Mais où est passé le Sarkozy qui assumait, qui cognait et qui faisait peur ?
Ne me dites pas que vous le regrettez !
Vous ne me croiriez pas... Ce que je dis, c'est que cette crise d'autorité fait que l'impensable n'est pas impossible. Il y a une chose qui me frappe : au printemps dernier, les ministres et les élus qui me disaient, en chuchotant, sous couvert d'anonymat, parce qu'ils avaient la trouille, que Sarkozy n'était "peut-être pas le meilleur candidat", eh bien les mêmes me le redisent aujourd'hui, mais à voix haute. Bientôt, vous verrez, certains le feront à visage découvert. Le sénateur Philippe Marini a ouvert la voie, en jugeant que la question d'un autre candidat était "légitime". Et personne ne lui tombe dessus. Audrey, je vous le dis, il y a un coup à jouer pour un Juppé qui aurait du courage.
Δεν υπάρχουν σχόλια:
Δημοσίευση σχολίου
Σημείωση: Μόνο ένα μέλος αυτού του ιστολογίου μπορεί να αναρτήσει σχόλιο.