Euro : le politique en remède à la crise
Les capitales européennes, et notamment Berlin qui a longtemps nié la gravité de la crise, commencent aussi à redouter que l’euro ne soit tout près de l’effondrement, la contagion de la maladie grecque menaçant désormais l’Espagne et l’Italie, des pays trop gros pour être sauvés, mais aussi l’ensemble du système bancaire européen. Depuis la fin du mois d’août, la tonalité du débat a d’ailleurs totalement changé outre-Rhin : les appels à la création d’une « fédération européenne » afin de remédier aux déséquilibres de la construction actuelle se sont multipliés à gauche (sociaux-démocrates et Verts) et au sein de la CDU (chrétiens-démocrates), le parti de la chancelière Angela Merkel.
Ainsi, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble plaide à son tour, dans un entretien à l’hebdomadaire Die Zeit d’aujourd’hui, pour une élection au suffrage universel direct d'un président de l'Union européenne. « Si nous regardons vers l'avenir, ce qui serait plus important qu'un ministre des Finances européen - et je n'ai rien contre un ministre des Finances européen - serait de réfléchir à un président de l'Union (…) Au début on se demanderait bien sûr : comment est-ce possible ? Quels candidats ? Quelle langue devrait parler un tel président ? Mais ce n'est pas le coeur du sujet (…) Après une première campagne électorale, l'Europe aurait avancé d'un pas. Elle aurait changé ».
Pour l’Élysée, l’urgence est de montrer aux marchés que la zone euro est capable de mettre en œuvre les solutions déjà adoptées, en particulier les décisions du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement du 21 juillet dernier. « Il faut d’abord éteindre l’incendie que nous avons allumé », explique une source française. Le vote aujourd’hui, au Bundestag, du texte qui démultiplie la force de frappe du Fonds européen de stabilité financière (FESF), doté d’une capacité d’emprunt de 440 milliards d’euros, est considéré comme crucial. L’Allemagne est, en effet, le dernier grand pays à ne pas l’avoir adopté et les marchés doutent encore de sa volonté de voler au secours des canards boiteux de la zone euro.
Il faut aussi, selon Paris, que les marchés se persuadent définitivement, comme ils commencent à le faire, qu’il n’est pas question que la zone euro laisse la Grèce faire faillite et/ou quitte l’euro. « Les risques de contagion sont trop forts et cela commence à effrayer tout le monde », estime un conseiller du gouvernement. « C’est parce que les marchés ont pensé qu’on n’aiderait pas jusqu’au bout la Grèce que la contagion a gagné, chacun anticipant des pertes sur les autres pays ». Le gouvernement allemand, qui a longtemps été divisé sur cette question, a alimenté cette panique. Mais la chancelière est de moins en moins tentée par cette solution, comme on le remarque à Paris, même si des ambiguïtés demeurent qu’il faut lever d’urgence.
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