
François Fillon, dimanche soir. Crédits photo : KENZO TRIBOUILLARD/AFP
Les problèmes d'organisation et les soupçons de fraude ont gâché le baptême démocratique de l'UMP.

Les choses ont commencé à se corser en début d'après-midi, avec une bonne et une mauvaise nouvelle pour l'UMP. La bonne: la participation s'est révélée bien plus forte que prévue. La mauvaise: l'organisation du scrutin péchait gravement par son amateurisme.
Les militants n'étaient pas simplement appelés à départager les deux candidats à la présidence de l'UMP. Ils devaient aussi voter pour l'une des six motions en présence, et approuver - ou non - la charte des valeurs rédigée à l'initiative d'Alain Juppé. Premier signe annonciateur de la pagaille à venir: quand François Fillon est arrivé à 16 heures, comme prévu, à l'école Sainte-Clothilde, dans sa circonscription du VIIe arrondissement, une longue file d'attente s'étirait déjà devant le bureau de vote. L'ex-premier ministre a sagement pris son tour. Il a dû patienter plus d'une heure, mais ne s'est pas départi de son sourire. Et pour cause: il était entendu dans chaque camp que plus la participation serait élevée, plus Fillon aurait de chances de l'emporter.
«S'il y a eu des fraudes dans un camp, il y en a eu dans l'autre»
Chez Copé, on faisait grise mine, mais on a accepté que les électeurs présents dans ou devant les bureaux de vote avant 18h puissent voter. A l'heure dite, les résultats n'étaient donc pas disponibles mais les contestations, elles, allaient déjà bon train. Au grand dam des huissiers présents, débordés bien que requis en grand nombre, et qui ont commencé à s'insurger contre les cadences infernales imposées par les assesseurs des deux camps.Les soupçons de fraudes se sont concentrés dans deux bureaux de vote: celui de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes, fief des fillonistes Éric Ciotti et Christian Estrosi, et un bureau dans le XVIe arrondissement parisien. À Nice, c'est un énorme décalage entre les bulletins comptabilisés et le nombre de signatures sur les listes d'émargement qui a embrasé les militants locaux, mais aussi les ténors de chaque camp. Au cours d'un échange surréaliste sur le plateau d'i-Télé, le filloniste Éric Woerth a répliqué au copéiste Pierre Charon, qui l'accusait de fraude: «S'il y a eu des fraudes dans un camp, il y en a eu dans l'autre». Les adhérents de l'UMP ont dû apprécier.
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