Mario Monti promet «rigueur, croissance et équité sociale»

Le président du Conseil Mario Monti au moment de s'adresser, jeudi, aux sénateurs italiens. Crédits photo : ALBERTO PIZZOLI/AFP
Le président du Conseil italien dévoile au Parlement les grands axes de son projet.

Avec une méticulosité de comptable, Mario Monti a ensuite dressé un inventaire des difficultés qui affligent l'Italie et des sacrifices qu'elle devra accomplir. Relevant, avec une pointe d'orgueil national, que si l'Europe tout entière se trouve dans la pire tourmente de l'après-guerre, la faute n'en incombe «pas uniquement» à l'Italie. Il est conscient toutefois que «l'avenir de l'euro dépendra aussi de ce que fera l'Italie dans les prochaines semaines». Les contraintes européenness ne doivent pas être considérées comme «nous étant imposées de l'extérieur»: «L'Europe, c'est nous», a-t-il insisté.
Lutte contre l'évasion fiscale
Son gouvernement «d'engagement national», comme il l'appelle, s'attaquera avec détermination aux gaspillages et aux injustices sociales. Pour répondre à la demande de Bruxelles, Mario Monti entreprendra la réforme du régime de retraites pour en abolir les «disparités de traitement» et modifiera un droit du travail qui engendre de fortes inégalités entre les travailleurs bénéficiant d'une couverture sociale et ceux qui en sont privés.Le nouveau président du Conseil s'engage aussi à poursuivre l'assainissement budgétaire qui doit ramener l'Italie à l'équilibre en 2013 et étudiera la nécessité d'imposer d'autres mesures de rigueur (on parle de 25 milliards d'euros) en plus des 60 milliards déjà décidés depuis l'été. Au Parlement, il fera voter la «règle d'or».
Dans la foulée, l'ancien commissaire européen a dressé le catalogue des actions qu'il compte entreprendre: chasse au gaspillage budgétaire dans l'administration, réduction du train de vie des institutions, à commencer par le palais Chigi (le Matignon italien), suppression des privilèges les plus criants de la «Caste» (la classe politique dans son ensemble), refonte des organismes judiciaires, regroupement des collectivités territoriales, renforcement de la mobilité sociale, aide à l'emploi des jeunes et des femmes, lutte contre toute forme de discrimination et contre les distorsions de la concurrence.
Après avoir obtenu jeudi soir la confiance du Sénat, le président du Conseil sollicitera vendredi celle de la Chambre des députés, où il dispose d'une large majorité. Dès la semaine prochaine, Mario Monti rencontrera le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, à Bruxelles avant de faire le tour des capitales européennes. Hier, dans les rues de Rome, Milan, Turin, Palerme ou Bari, des milliers de manifestants ont protesté contre ce «gouvernement des banquiers».
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«rigueur, croissance et équité sociale
ΑπάντησηΔιαγραφήC'est un grand homme politique Monti.