Pierre Moscovici. Sarkozy ? "Un président à bout de souffle"
28 octobre 2011 - 7 réaction(s)
Animateur de la campagne de François Hollande pour la primaire socialiste, Pierre Moscovici, ancien proche de Dominique Strauss-Kahn, jouera un rôle essentiel dans la campagne présidentielle du candidat désigné le 16 octobre dernier. "J'ai vu hier soir un président à bout de souffle, qui essayait de se transformer en candidat protecteur",déclare-t-il ce matin à propos de la prestation télévisée de Nicolas Sarkozy. Un président qui s'est livré "à un exercice de défausse et d'irresponsabilité incroyables." Entretien.
Compte tenu des bouleversements consécutifs à la crise, le programme socialiste est-il toujours pertinent?
Avant de se poser la question de savoir ce qui va rester de notre projet, posons-nous la question de savoir ce qui va rester du budget du gouvernement. Le projet de Loi de finances n'est pas sincère. Si, aujourd'hui, la France est sous la surveillance des agences de notation, c'est bien parce que la crédibilité de la politique menée par Nicolas Sarkozy est très faible. Pour ce qui nous concerne, nous ne pouvons pas nous permettre l'approximation. Il faut, à l'évidence, que le programme que dévoilera notre candidat au début de l'année prochaine soit calé sur des hypothèses réalistes. Il ne pourra promettre que ce qu'il pourra tenir. Le projet socialiste reste notre socle, notre référence, mais même si on y ajoute certaines priorités, certaines mesures devront être différées. Tout ce que nous proposerons passera par la vérité des comptes publics. Le programme permettra de revenir à un niveau de déficit inférieur à 3% dès 2013 et d'aller vers l'équilibre des finances publiques dans le courant de la prochaine législature. Notre projet sera adapté à la conjoncture. La droite ment, nous voulons rétablir la vérité.
Croyez-vous à la loyauté de tous les socialistes à l'égard de François Hollande?
Oui. C'est un exercice que nous avons emprunté aux États-Unis et à l'Italie. La primaire porte en elle une vraie confrontation et, au bout du compte, la mise en scène du rassemblement. Souvenez-vous de la primaire qui a opposé Barack Obama à HillaryClinton. Elle a été très dure, mais ils se sont réconciliés et, maintenant, ils dirigent leur pays ensemble. Il y aura aussi rassemblement parce que la gauche a été écartée si longtemps des responsabilités qu'il y a un devoir de victoire. Nous n'offrirons donc pas à la droite le luxe de la division des socialistes.
Les sondages actuels, très flatteurs pour François Hollande, ne risquent-ils pas d'abuser votre candidat?
François Hollande est un homme politique expérimenté. Lors de son discours d'investiture, il a dit:«Attention, les sondages ne peuvent que baisser». Nous sommes conscients du fait que la bataille présidentielle est toujours très serrée. Et si Sarkozy est un exécrable président, il peut être un très bon candidat. Les sondages témoignent du rejet incroyable de sa personne. Un rejet qui confine parfois à la haine. Mais si lui ne peut plus gagner l'élection présidentielle, nous pouvons encore la perdre. Si nous sommes rassemblés, nous gagnerons. Pas avec 39% au premier tour et plus de 60% au second, mais cela pourrait être une victoire nette.
Pour gagner, il vous faudra des alliés. Où en sont les discussions avec EELV et avec le Front de gauche?
Avec le Front de gauche, il n'y a pas de logique de gouvernement commun. Commençons par confronter nos idées au premier tour, et rassemblons-nous au second. Un rassemblement qui se fera facilement contre Nicolas Sarkozy. Avec les écologistes, la problématique est différente. Nous souhaitons passer avec eux un accord de gouvernement et aussi un accord législatif qui leur permettra de former un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Nous espérons que cet accord de gouvernement sera conclu dans les prochaines semaines ou prochains mois.
Beaucoup reprochent à François Hollande son inexpérience. Que leur répondez-vous?
Il s'agit là d'une critique très française. Quand Tony Blair, David Cameron ou Barack Obama ont été élus, personne ne leur a reproché leur inexpérience. Dans la plupart des pays démocratiques, on considère que la nouveauté est un atout. La thèse selon laquelle il faudrait être recru d'épreuves, couturé de blessures pour être président de la République est absurde. J'ajoute que l'inexpérience supposée de François Hollande est très relative. Il a dirigé le Parti socialiste pendant onze ans. De 1997à 2002, il a été étroitement associé à l'action gouvernementale. Il entretient par ailleurs de nombreux contacts internationaux, et sera reçu partout avec l'attention qu'on porte forcément à un futur président de la République.
Avant de se poser la question de savoir ce qui va rester de notre projet, posons-nous la question de savoir ce qui va rester du budget du gouvernement. Le projet de Loi de finances n'est pas sincère. Si, aujourd'hui, la France est sous la surveillance des agences de notation, c'est bien parce que la crédibilité de la politique menée par Nicolas Sarkozy est très faible. Pour ce qui nous concerne, nous ne pouvons pas nous permettre l'approximation. Il faut, à l'évidence, que le programme que dévoilera notre candidat au début de l'année prochaine soit calé sur des hypothèses réalistes. Il ne pourra promettre que ce qu'il pourra tenir. Le projet socialiste reste notre socle, notre référence, mais même si on y ajoute certaines priorités, certaines mesures devront être différées. Tout ce que nous proposerons passera par la vérité des comptes publics. Le programme permettra de revenir à un niveau de déficit inférieur à 3% dès 2013 et d'aller vers l'équilibre des finances publiques dans le courant de la prochaine législature. Notre projet sera adapté à la conjoncture. La droite ment, nous voulons rétablir la vérité.
Croyez-vous à la loyauté de tous les socialistes à l'égard de François Hollande?
Oui. C'est un exercice que nous avons emprunté aux États-Unis et à l'Italie. La primaire porte en elle une vraie confrontation et, au bout du compte, la mise en scène du rassemblement. Souvenez-vous de la primaire qui a opposé Barack Obama à HillaryClinton. Elle a été très dure, mais ils se sont réconciliés et, maintenant, ils dirigent leur pays ensemble. Il y aura aussi rassemblement parce que la gauche a été écartée si longtemps des responsabilités qu'il y a un devoir de victoire. Nous n'offrirons donc pas à la droite le luxe de la division des socialistes.
Les sondages actuels, très flatteurs pour François Hollande, ne risquent-ils pas d'abuser votre candidat?
François Hollande est un homme politique expérimenté. Lors de son discours d'investiture, il a dit:«Attention, les sondages ne peuvent que baisser». Nous sommes conscients du fait que la bataille présidentielle est toujours très serrée. Et si Sarkozy est un exécrable président, il peut être un très bon candidat. Les sondages témoignent du rejet incroyable de sa personne. Un rejet qui confine parfois à la haine. Mais si lui ne peut plus gagner l'élection présidentielle, nous pouvons encore la perdre. Si nous sommes rassemblés, nous gagnerons. Pas avec 39% au premier tour et plus de 60% au second, mais cela pourrait être une victoire nette.
Pour gagner, il vous faudra des alliés. Où en sont les discussions avec EELV et avec le Front de gauche?
Avec le Front de gauche, il n'y a pas de logique de gouvernement commun. Commençons par confronter nos idées au premier tour, et rassemblons-nous au second. Un rassemblement qui se fera facilement contre Nicolas Sarkozy. Avec les écologistes, la problématique est différente. Nous souhaitons passer avec eux un accord de gouvernement et aussi un accord législatif qui leur permettra de former un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Nous espérons que cet accord de gouvernement sera conclu dans les prochaines semaines ou prochains mois.
Beaucoup reprochent à François Hollande son inexpérience. Que leur répondez-vous?
Il s'agit là d'une critique très française. Quand Tony Blair, David Cameron ou Barack Obama ont été élus, personne ne leur a reproché leur inexpérience. Dans la plupart des pays démocratiques, on considère que la nouveauté est un atout. La thèse selon laquelle il faudrait être recru d'épreuves, couturé de blessures pour être président de la République est absurde. J'ajoute que l'inexpérience supposée de François Hollande est très relative. Il a dirigé le Parti socialiste pendant onze ans. De 1997à 2002, il a été étroitement associé à l'action gouvernementale. Il entretient par ailleurs de nombreux contacts internationaux, et sera reçu partout avec l'attention qu'on porte forcément à un futur président de la République.
- Propos recueillis par Philippe Reinhard
«Si Sarkozy ne peut plus gagner l'élection présidentielle, nous pouvons encore la perdre.»
Δεν υπάρχουν σχόλια:
Δημοσίευση σχολίου
Σημείωση: Μόνο ένα μέλος αυτού του ιστολογίου μπορεί να αναρτήσει σχόλιο.