L'UMP applaudit "le discours de vérité" de Sarkozy, l'opposition ironise
LEMONDE.FR Avec Reuters et AFP | 28.10.11 | 08h25 • Mis à jour le 28.10.11 | 08h37
Pour la majorité, Nicolas Sarkozy a montré "sa détermination et son expérience" en tenant un "discours de vérité", jeudi soir, lors de sa première intervention télévisée depuis février 2011, durant laquelle le chef de l'Etat s'est posé en pédagogue et en protecteur. Pour l'opposition, en revanche, le président de la République, qui a annoncé un nouveau plan d'économies et une croissance en berne - a tenté demasquer son bilan, jugé décevant, derrière les difficultés engendrées par la crise. Pas encore candidat mais donnant l'impression d'être déjà en campagne, M. Sarkozy a par ailleurs indiqué que sa candidature sera tranchée fin février, début mars."
>> Lire la synthèse : "Les 10 leçons de l'intervention de Nicolas Sarkozy"
"UN PRÉSIDENT PLEINEMENT CONSCIENT DE SES RESPONSABILITÉS"
Pour le premier ministre François Fillon, "nos concitoyens ont pu mesurer la gravité des responsabilités qui distingue la fonction du président de la République". "Loin du brouhaha des oppositions et des joutes partisanes, Nicolas Sarkozy a invité nos concitoyens à affronter ensemble les réalités d'un monde difficile qui a changé et bousculé les conditions de la prospérité européenne", estime le chef du gouvernement dans un communiqué. "Face à une crise financière brutale et destructrice, le chef de l'Etat a démontré combien sa détermination et son expérience constituaient un atout pour protéger la France et relancer l'Europe."
"Le président a tenu un discours de vérité et de responsabilité", a applaudi jeudi, sur France 2, Valérie Pécresse, ministre du budget et porte-parole du gouvernement. Elle a précisé que le gouvernement allait "continuer à trouver des économies sur les dépenses" alors que la France doit trouver 6 à 8 milliards d'euros d'économies en plus après avoir à nouveau abaissé sa prévision de croissance.
Le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a salué "le discours de vérité" aux Français de Nicolas Sarkozy, qui "a tenu le discours que les Français attendaient d'un président de la République", a-t-il expliqué jeudi, devant la presse au siège de l'UMP. "Ce discours de vérité était aussi un discours de courage", a ajouté le patron du parti présidentiel en constatant que le chef de l'Etat "n'était pas là pour dire des choses agréables à entendre mais pour expliquer aux Français les décisions qu'il avait été amené à prendre pour (leur) bien et celui des Européens". Sur l'aptitude au commandement, Jean-François Copé s'est félicité d'avoir à la tête de l'Etat, dans ces moments difficiles, "un président pleinement conscient de ses responsabilités".
Nicolas Sarkozy "assume totalement sa fonction de président de la République en faisant fi de son image ou des sondages, c'est le devoir avant tout", a jugé de son côté Nadine Morano, ministre de l'apprentissage et de la formation professionnelle, sur LCI. "C'est homme d'expérience solide qui doit emmener la France là où elle doit aller, c'est-à-dire vers la réduction de ses déficits publics."
"UN NUMÉRO D'IRRESPONSABILITÉ"Nicolas Sarkozy "avait bien appris sa leçon" et "ne voulait pas parler avenir", a jugé au contraire le député PS, Michel Sapin, proche de François Hollande. "Les déficits d'aujourd'hui, ce n'est pas le résultat de 30 années de laxisme, c'est le résultat d'une politique qui a été menée ces cinq dernières années, et cela il ne veut pas le regarder en face", a-t-il déclaré sur LCI.
Autre proche du candidat socialiste à la présidentielle, Pierre Moscovici a vu jeudi soir "un numéro d'irresponsabilité et de défausse" a-t-il estimé vendredi, sur RTL.
"Une nouvelle fois, M. Sarkozy nous a ressorti sa panoplie usée de Superman, sauveur de la France, de l'Europe et du monde", a ironisé Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés PS. "C'est lui qui a évité la catastrophe. C'est lui qui a tout vu et tout compris de la folie des banques et des marchés. C'est lui qui a trouvé les solutions miracles". "Voilà quatre ans que les Français ont droit à ce numéro de bonimenteur, mais aujourd'hui il ne marche plus. Non, l'Europe n'est toujours pas sortie d'affaire. L'austérité, la récession et le surendettement continuent de l'asphyxier", a-t-il jugé dans un communiqué.
Selon le député PS Jean-Marie Le Guen, "après des mois d'esquives, Nicolas Sarkozy revient dans une émission ennuyeuse, préparée sur mesure, pour selivrer à des polémiques anti-socialistes qui lui tiennent lieu d'explication, oubliant qu'il est au pouvoir depuis prés de 10 ans." "A la suite d'un sommet aux résultats fragiles et déséquilibrés, il ne s'est pas livré à l'exercice de vérité que les Français attendaient", a-t-il jugé. "Lui qui se flatte d'être courageux n'a pas eu le courage de la vérité", conclut-il.
Pour la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly, le chef de l'Etat "n'a pas expliqué quelles étaient les limites de l'accord de Bruxelles. Je suis très déçue de sa prestation", a-t-elle lancé sur LCI. "C'est le retour de l'ORTF, je trouve incroyable de réquisitionner deux chaînes et de faire la production soi-même, je trouve ça humiliant pour les journalistes".
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, a lancé sur France 2 : "C'est assez pitoyable, nous méritons mieux que de nous entendre dire: cela va mal, c'est de la faute des retraités, c'est de la faute des fonctionnaires, c'est de la faute de tout le monde, sauf de ce qu'il fait lui-même, et en particulier des accords qu'il conclut au niveau de l'Europe".
Pour Marine Le Pen, candidate du FN à la présidentielle, "chercher sept milliards ? C'est exactement ce que l'on verse sans en recevoir un centime à l'Union européenne chaque année. Voilà sept milliards d'économie", a-t-elle lancé sur France 2.
Le sommet de Bruxelles "est une rustine qui ne règle rien et ne laisse entrevoir rien de bon pour l'avenir", a jugé de son côté Louis Aliot, vice-président du Front national, sur LCI. "Le chef de l'Etat nous dit 'rien n'est réglé', c'est assez angoissant pour l'avenir".
"L'histoire est parfois pleine d'ironie. En quatre ans Nicolas Sarkozy, celui-là même qui était le candidat du 'Tout est possible' est devenu le président du 'Rien est possible'", a estimé Nicolas Dupont-Aignan, député et président de Debout la République, dans un communiqué. Selon lui, jeudi soir, "aux yeux de tous les Français, le candidat du volontarisme politique est devenu le président du renoncement".
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