Le "Merkozy" peut-il encore sauver l’Europe ?
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont en train de rentrer dans l’histoire comme le "Merkozy". Tout ou presque tout les oppose et pourtant en pleine crise de l’euro, ils sont obligés de s’entendre. Sauf que The Economist considère que le couple est de plus en plus déséquilibré en faveur de l’Allemagne.
Essayez d’imaginer une moto BMW avec un side-car fabriqué par Peugeot, Angela Merkel en blouson et bottes de cuir pilotant la moto accompagné de Nicolas Sarkozy, en maillot rayé bleu et blanc, le foulard rouge noué autour de la gorge.
La célèbre chronique du The Economist, « Charlemagne », décrit ainsi le « partenariat » franco-allemand qui en fait, d’après les mots d’un Eurocrate, sert « à masquer la force de l’Allemagne et la faiblesse de la France ». Aujourd’hui que cela soit dans les salles de marché à Londres ou à New York, le duo franco-allemand que forment depuis 1963 le président de la République française et le Chancelier de la République fédérale allemande, a été rebaptisé le « Merkozy » tant on voit souvent Mme Merkel et M. Sarkozy ensemble. Mais tout aux yeux de l’hebdomadaire économique britannique semble démontrer que l’Allemagne domine.
« L’objectif de la politique française a reposé sur la volonté de parvenir à égalité avec l’Allemagne, politiquement et aussi économiquement. Mais la crise de l’euro a souligné la faiblesse des finances publiques dans un pays (la France) qui n’a pas dégagé d’excédent budgétaire depuis 1974. Six mois avant des élections présidentielles qui s’avèrent serrées, Nicolas Sarkozy semble guidé par un objectif omniprésent : préserver la notation supérieure attribuée à la dette de la France ». Ce qui, suggère le journal, oblige le président français à ne pas contredire la Chancelière allemande en public.
« M. Sarkozy n’arrête pas de dire qu’il est en « accord complet » avec Mme Merkel même s’ils ne peuvent pas préciser sur quoi ils sont d’accord ».
Mais en dépit de la faiblesse de la France, le pays avec le plus gros déficit budgétaire des Triple A en pourcentage du PIB, The Economist n’élimine pas du paysage notre pays. « Est-il le plus faible des forts ou le plus fort des faibles ? ». Evidemment une dégradation de la notation de la France serait un mauvais coup pour le Fonds européen de stabilité financière. Mais en citant l’économiste Jacques Delpla, les parfums français continueront à se vendre même avec une plus mauvaise notation et la démographie en France a une meilleure physionomie que celle de l’Allemagne. Sans oublier que le gouvernement français excelle pour imposer les Français ». Enfin tout cela sous-entend qu’un pays comme l’Italie ou l’Espagne ne fasse pas faillite.
« L’incertitude reste forte : si l’Allemagne décide de mettre beaucoup d’argent pour sauver l’euro, est ce que la France peut suivre ? », s’interroge The Economist.
Dans le quotidien italien La Repubblica de jeudi dernier, le « Merkozy » apparaît sous un angle totalement différent. « C’est comme au cinéma ou au théâtre, où embrassades et baisers ne font pas appel aux sentiments des acteurs, comme les coups de poing ne provoquent pas des douleurs réelles mais feintes ». Et le journal compare ainsi l’entente franco-allemande _ remise dans sa perspective historique _ à une sorte de film où « le metteur en scène est l’histoire ». Et Angela Merkel et Nicolas Sarkzoy ? « Ils ne s’aiment pas, voire même selon certains ils se détestent. Ce sont deux personnalités opposées et pourtant ils interprètent l’entente comme un devoir auquel on ne peut pas se soustraire. Parce que l’Allemagne et la France se considèrent comme l’épine dorsale du vieux continent ».
Avec un certain lyrisme le journal rappelle combien le traité du 22 janvier 1963 signé par le général de Gaulle et le Chancelier Konrad Adenauer, était aussi une manière pour la France de s’échapper de l’entente cordiale franco-britannique et de claquer la porte à l’Amérique de John Fitzgerald Kennedy.
Et le journal cite le ministre des Affaires étrangères allemand Guido Westerwelle : « l’amitié franco-allemande est dans l’intérêt de l’Europe. Et elle doit être élargie ».
Toujours la même quadrature du cercle : car l’Europe se fait bien à plus de deux, actuellement à 27, mais sans le tandem franco-allemand _ le « moteur » même si l’une des turbines a des faiblesse aujourd’hui _ elle n’avance pas. Et à cette aune, comme le souligne le journal néerlandais Volkskrant d’après une traduction du site d’information Presseurop, le Merkozy fait autant d’erreurs qu’Obama et en tout cas n’est pas pire que le couple Mitterrand-Köhl.
Mais le Merkozy peut-il sauver l’Europe ?
Jacques Hubert-Rodier
La célèbre chronique du The Economist, « Charlemagne », décrit ainsi le « partenariat » franco-allemand qui en fait, d’après les mots d’un Eurocrate, sert « à masquer la force de l’Allemagne et la faiblesse de la France ». Aujourd’hui que cela soit dans les salles de marché à Londres ou à New York, le duo franco-allemand que forment depuis 1963 le président de la République française et le Chancelier de la République fédérale allemande, a été rebaptisé le « Merkozy » tant on voit souvent Mme Merkel et M. Sarkozy ensemble. Mais tout aux yeux de l’hebdomadaire économique britannique semble démontrer que l’Allemagne domine.
« L’objectif de la politique française a reposé sur la volonté de parvenir à égalité avec l’Allemagne, politiquement et aussi économiquement. Mais la crise de l’euro a souligné la faiblesse des finances publiques dans un pays (la France) qui n’a pas dégagé d’excédent budgétaire depuis 1974. Six mois avant des élections présidentielles qui s’avèrent serrées, Nicolas Sarkozy semble guidé par un objectif omniprésent : préserver la notation supérieure attribuée à la dette de la France ». Ce qui, suggère le journal, oblige le président français à ne pas contredire la Chancelière allemande en public.
« M. Sarkozy n’arrête pas de dire qu’il est en « accord complet » avec Mme Merkel même s’ils ne peuvent pas préciser sur quoi ils sont d’accord ».
Mais en dépit de la faiblesse de la France, le pays avec le plus gros déficit budgétaire des Triple A en pourcentage du PIB, The Economist n’élimine pas du paysage notre pays. « Est-il le plus faible des forts ou le plus fort des faibles ? ». Evidemment une dégradation de la notation de la France serait un mauvais coup pour le Fonds européen de stabilité financière. Mais en citant l’économiste Jacques Delpla, les parfums français continueront à se vendre même avec une plus mauvaise notation et la démographie en France a une meilleure physionomie que celle de l’Allemagne. Sans oublier que le gouvernement français excelle pour imposer les Français ». Enfin tout cela sous-entend qu’un pays comme l’Italie ou l’Espagne ne fasse pas faillite.
« L’incertitude reste forte : si l’Allemagne décide de mettre beaucoup d’argent pour sauver l’euro, est ce que la France peut suivre ? », s’interroge The Economist.
Dans le quotidien italien La Repubblica de jeudi dernier, le « Merkozy » apparaît sous un angle totalement différent. « C’est comme au cinéma ou au théâtre, où embrassades et baisers ne font pas appel aux sentiments des acteurs, comme les coups de poing ne provoquent pas des douleurs réelles mais feintes ». Et le journal compare ainsi l’entente franco-allemande _ remise dans sa perspective historique _ à une sorte de film où « le metteur en scène est l’histoire ». Et Angela Merkel et Nicolas Sarkzoy ? « Ils ne s’aiment pas, voire même selon certains ils se détestent. Ce sont deux personnalités opposées et pourtant ils interprètent l’entente comme un devoir auquel on ne peut pas se soustraire. Parce que l’Allemagne et la France se considèrent comme l’épine dorsale du vieux continent ».
Avec un certain lyrisme le journal rappelle combien le traité du 22 janvier 1963 signé par le général de Gaulle et le Chancelier Konrad Adenauer, était aussi une manière pour la France de s’échapper de l’entente cordiale franco-britannique et de claquer la porte à l’Amérique de John Fitzgerald Kennedy.
Et le journal cite le ministre des Affaires étrangères allemand Guido Westerwelle : « l’amitié franco-allemande est dans l’intérêt de l’Europe. Et elle doit être élargie ».
Toujours la même quadrature du cercle : car l’Europe se fait bien à plus de deux, actuellement à 27, mais sans le tandem franco-allemand _ le « moteur » même si l’une des turbines a des faiblesse aujourd’hui _ elle n’avance pas. Et à cette aune, comme le souligne le journal néerlandais Volkskrant d’après une traduction du site d’information Presseurop, le Merkozy fait autant d’erreurs qu’Obama et en tout cas n’est pas pire que le couple Mitterrand-Köhl.
Mais le Merkozy peut-il sauver l’Europe ?
Jacques Hubert-Rodier
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