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24. septembre 2011 - 06:08

Les frontières mouvantes de la nouvelle Europe

Par Susanne Schanda, swissinfo.ch

Quelle est l’impulsion donnée par les pays de l’Europe de l’Est à la culture et à la société dans la nouvelle Europe? Où se positionne la Suisse? Comment vit-on le fait d’être étranger? Ecrivains et scientifiques ont discuté toutes ces questions dans quatre villes bernoises.


A Berne, l’écrivain et essayiste autrichien Robert Menasse a ouvert ce cycle de rencontres de dix jours d’une manière résolument provocatrice. «Il n’est absolument pas vrai que nous avons une crise économique en Europe. En réalité, il s’agit d’une crise institutionnelle de l’UE. Le Conseil européen devrait être aboli. Pourtant, l’UE est le meilleur projet que ce continent n’ait jamais porté», a-t-il déclaré.

Pour l’écrivain, le conseil des chefs des Etats et des gouvernements de l’UE a systématiquement saboté l’idée d’une Europe unie, car chacun des représentants des différents Etats poursuit simplement des intérêts nationaux.

L’UE a pourtant été créée dans le but de dépasser le nationalisme après la Seconde Guerre mondiale, a rappelé Robert Menasse. Et d’ajouter: «La Suisse est un laboratoire de la coexistence de nombreuses langues et origines. Elle donne ainsi corps de manière idéale à l’idée de l’UE. Le fait qu’elle ne soit pas membre de l’UE mais qu’elle y soit étroitement liée économiquement et politiquement par d’innombrables traités montre que le Conseil européen est superflu.»

Cet avis n’empêche pourtant par Robert Menasse de plaider pour une adhésion de la Suisse, un pays qui n’apporterait certainement pas une impulsion nationaliste au sein de l’UE.

De telles déclarations ont provoqué une vive réaction dans le public. C’est ainsi que l’écrivain hongrois Peter Esterhazy a relevé que le nationalisme naissait de la peur. «La peur conduit à la formation d’un fort sentiment du nous et à un éloignement des autres. Les tendances nationalistes sont aujourd’hui plus fortes qu’autrefois», a-t-il déclaré.

Dans les interstices de l’Europe

Trois écrivains vivant et travaillant dans les interstices de l’Europe globalisée ont discuté de la question du «statut d’étranger». Melinda Nadj Abonji, dont les écrits ont été récompensés en 2010 par des prix littéraires en Allemagne et en Suisse, est née en 1968 dans la partie de la Serbie qui parle hongrois et est venue en Suisse à l’âge de cinq ans «avec un mot et une valise». C’est la lecture qui l’a familiarisée avec l’allemand, une langue dans laquelle elle se sent aujourd’hui chez elle.

Son essai sur les tentatives d’intégration des enfants s’appelle Zuhause in der Fremde(à la maison à l’étranger). «Dans mon écriture, le mouvement est élémentaire, dit-elle. Avec la langue, je vais à l’étranger pour rendre audible la multiplicité des langues des personnages. L’étranger, ce n’est pas seulement l’autre, mais cela conduit à quelque chose qui agit de manière productive.»

Tout comme Melinda Nadj Abonji, Julya Rabinowich, une auteure qui vient de Saint-Pétersbourg et qui vit aujourd’hui à Vienne, qualifie la langue allemande de centre de son identité. «Déracinée et rempotée à Vienne», le fait d’être étrangère reste pour elle un thème durable, aussi bien dans son écriture que dans son travail d’interprète.

Quant à l’auteur bosniaque Dzevad Karahasan, qui vit à Sarajevo et à Graz, il se désigne comme un constructeur de pont de et un passeur de frontière entre l’islam et la chrétienté. Il ne croit pas aux «fondamentalistes rationalistes» qui voient le propre Moi comme base du processus cognitif. La phrase «Je pense, donc je suis», de Descartes, se transforme chez lui en «Quelqu’un pense à moi, donc je suis». Dans ses histoires, les hommes voyagent sans jamais parvenir à destination.

Frontière russo-suisse

Vivant en Suisse, Michail Schischkin n’a aucun problème avec son identité. «J’appartiens à la tradition de la littérature russe, je suis au auteur russe, qui écrit en russe et qui intègre ses expériences vécues en Suisse dans son écriture», dit-il.

Après son roman La Suisse russe, il y a traité de son expérience d’interprète auprès de l’Office des migrations de Zurich dans son nouveau livre, La chevelure de Vénus. Dans ses conversations avec des demandeurs d’asile russes, l’auteur se déplace vers une frontière qui n’existe absolument pas du point de vue géographique, celle entre la Suisse et la Russie.

En Russie, la littérature est très bien considérée dans la société, souligne Michail Schischkin. «Lorsque j’avais 16 ans, lire signifiait pour moi le seul endroit où je n’étais pas humilié, où on ne mentait pas, où la dignité humaine était respectée», déclare-t-il.

Et lorsque la politique a perdu de sa crédibilité, la littérature prend alors une signification particulière, estime également Andreï Kurkov, un auteur de bestsellers d’Ukraine qui écrit en russe. «Les lecteurs sont intelligents, ils font davantage confiance aux écrivains qu’aux politiciens», conclut-il.

Susanne Schanda, swissinfo.ch

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