Karachi : accusations, valises d'argent et enquête sur des fuites...
le 24 septembre 2011 à 21h57 , mis à jour le 24 septembre 2011 à 22h05
Dossier : Affaire Karachi : scandale d'Etat ?
La femme d'un protagoniste de l'affaire Karachi accuse son mari d'avoir rapporté des valises d'argent dans les années 1990, en pleine enquête sur des financements politiques présumés occultes visant des proches de Sarkozy et Balladur. Henri Guaino défend le chef de l'Etat.
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- Affaire Karachi : la femme de Gaubert parle - 01 min 52 s
Des révélations qui tombent en pleine enquête sur des financements politiques présumés occultes visant des proches de Nicolas Sarkozy et d'Edouard Balladur. Et outre ces dernières déclarations, la justice enquête sur des policiers, magistrats et avocats susceptibles d'avoir transmis des informations du dossier Karachi couvert par le secret de l'instruction. L'enquête vise aussi des tiers qui ont bénéficié de ces informations, parmi lesquels Brice Hortefeux.
Dans sa première déclaration publique sur Europe 1 et dans Le Monde, la femme de Thierry Gaubert, Hélène de Yougoslavie, "confirme ce qu'(elle a) dit au juge" Renaud van Ruymbeke sur "les voyages de (son) mari, surtout à l'étranger" d'où il revenait "avec des sacoches d'argent". Thierry Gaubert, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy à Neuilly (1983) et au ministère du Budget (1993-95) a été mis en examen le 21 septembre pour recel d'abus de biens sociaux dans le volet financier de l'affaire Karachi. Ces voyages à l'étranger, "c'était mon mari et M. Takieddine", a répété Mme Gaubert, séparé de son mari, précisant qu'ils circulaient entre "Paris, Genève, Londres". L'homme d'affaire franco-libanais Ziad Takieddine est soupçonné d'avoir été l'intermédiaire dans des contrats d'armement Agosta, avec le Pakistan, et Sawari II, avec l'Arabie saoudite, conclus en 1994.
"Des espèces en Suisse"
En quoi ces révélations sont-elles importantes ? Le juge van Ruymbeke, en charge du dossier, cherche à savoir si les commissions de ces contrats - légales à l'époque -, ont donné lieu à des rétrocommissions qui auraient servi au financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Ce qui est en l'occurrence illégal. L'arrêt de ces commissions, décidé par Jacques Chirac en 1996, pourrait en outre être à l'origine de l'attentat de Karachi le 8 mai 2002 (15 morts, dont 11 Français).
Et les révélations ne s'arrêtent pas là : selon la femme de Thierry Gaubert, Nicolas Bazire, ex-directeur de cabinet de M. Balladur, venait chez elle pour y voir son époux. "Je ne l'ai pas vu venir chez moi mais c'est ce que mon mari me disait". Dans Le Monde, elle accuse : "Il m'a dit un jour qu'il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire".
En quoi ces révélations sont-elles importantes ? Le juge van Ruymbeke, en charge du dossier, cherche à savoir si les commissions de ces contrats - légales à l'époque -, ont donné lieu à des rétrocommissions qui auraient servi au financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Ce qui est en l'occurrence illégal. L'arrêt de ces commissions, décidé par Jacques Chirac en 1996, pourrait en outre être à l'origine de l'attentat de Karachi le 8 mai 2002 (15 morts, dont 11 Français).
Et les révélations ne s'arrêtent pas là : selon la femme de Thierry Gaubert, Nicolas Bazire, ex-directeur de cabinet de M. Balladur, venait chez elle pour y voir son époux. "Je ne l'ai pas vu venir chez moi mais c'est ce que mon mari me disait". Dans Le Monde, elle accuse : "Il m'a dit un jour qu'il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire".
"Tu es folle, tu vas partir à l'asile"
Ziad Takieddine a été mis en examen le 14 septembre pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux". Au lendemain de la mise en examen de Thierry Gaubert, Nicolas Bazire, qui est un autre proche de Nicolas Sarkozy, a connu le même sort, jeudi, pour complicité d'abus de biens sociaux. De leur côtés, les suspects nient en bloc. En garde à vue, Thierry Gaubert a reconnu posséder des comptes à l'étranger. Il a nié en revanche être allé chercher des fonds en Suisse avec Ziad Takieddine qu'il dit avoir rencontré en 1995, mais après la présidentielle. "Je n'ai jamais remis d'argent à M. Bazire", a-t-il affirmé.Nicolas Bazire a soutenu n'être en rien impliqué dans l'affaire.
Mais outre les révélations faites sur le fond de l'affaire, il apparaît qu'Hélène de Yougoslavie a été victime de pression. Elle n'hésite pas à accuser aussi son mari de "pressions et menaces". "Cela a commencé après que la maison a été perquisitionnée, au mois de juillet. Il s'attendait à ce que je sois convoquée par la police. Alors il m'a dit : Si tu parles, tu ne verras plus les enfants. Si je coule, tu coules avec moi". Le 14 septembre, témoigne-t-elle, il lui donne rendez-vous dans sa voiture et lui dit: "Qu'est-ce que tu as été raconter aux flics, il paraît que tu m'as balancé ? Tu es complètement folle, tu vas partir à l'asile". "J'ai compris qu'il avait eu des informations très précises sur ma déposition", dit-elle.
Ziad Takieddine a été mis en examen le 14 septembre pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux". Au lendemain de la mise en examen de Thierry Gaubert, Nicolas Bazire, qui est un autre proche de Nicolas Sarkozy, a connu le même sort, jeudi, pour complicité d'abus de biens sociaux. De leur côtés, les suspects nient en bloc. En garde à vue, Thierry Gaubert a reconnu posséder des comptes à l'étranger. Il a nié en revanche être allé chercher des fonds en Suisse avec Ziad Takieddine qu'il dit avoir rencontré en 1995, mais après la présidentielle. "Je n'ai jamais remis d'argent à M. Bazire", a-t-il affirmé.Nicolas Bazire a soutenu n'être en rien impliqué dans l'affaire.
Mais outre les révélations faites sur le fond de l'affaire, il apparaît qu'Hélène de Yougoslavie a été victime de pression. Elle n'hésite pas à accuser aussi son mari de "pressions et menaces". "Cela a commencé après que la maison a été perquisitionnée, au mois de juillet. Il s'attendait à ce que je sois convoquée par la police. Alors il m'a dit : Si tu parles, tu ne verras plus les enfants. Si je coule, tu coules avec moi". Le 14 septembre, témoigne-t-elle, il lui donne rendez-vous dans sa voiture et lui dit: "Qu'est-ce que tu as été raconter aux flics, il paraît que tu m'as balancé ? Tu es complètement folle, tu vas partir à l'asile". "J'ai compris qu'il avait eu des informations très précises sur ma déposition", dit-elle.
Sarkozy n'est pas concerné, selon Guaino
Et selon le quotidien Le Monde, ces "informations" ont peut-être été transmises lors d'un appel du 14 septembre de Brice Hortefeux à son ami Thierry Gaubert pour le prévenir que sa femme "balance beaucoup". L'ancien ministre de l'Intérieur a toutefois nié "catégoriquement avoir eu quelque information issue de la procédure judiciaire en cours" et demandé "à être entendu par la justice". vendredi soir, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violation du secret professionnel" et "recel", visant le contenu des conversations téléphoniques entre MM. Hortefeux et Gaubert.
Du côté de l'Elysée, c'est Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui est allé au feu samedi pour défendre le président de la République, dont le nom est cité à différents niveaux de l'affaire. Invité sur France 2, Henri Guaino a affirmé que le président de la République "n'était en rien concerné" par le volet financier de l'affaire Karachi. Et concernant les liens du chef de l'Etat avec les protagonistes de l'affaire ? Nicolas Bazire "est un ami du président de la République, mais ce n'est pas son proche conseiller, il ne l'a jamais été" et "Thierry Gaubert n'est plus dans l'entourage du président".
Et selon le quotidien Le Monde, ces "informations" ont peut-être été transmises lors d'un appel du 14 septembre de Brice Hortefeux à son ami Thierry Gaubert pour le prévenir que sa femme "balance beaucoup". L'ancien ministre de l'Intérieur a toutefois nié "catégoriquement avoir eu quelque information issue de la procédure judiciaire en cours" et demandé "à être entendu par la justice". vendredi soir, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violation du secret professionnel" et "recel", visant le contenu des conversations téléphoniques entre MM. Hortefeux et Gaubert.
Du côté de l'Elysée, c'est Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui est allé au feu samedi pour défendre le président de la République, dont le nom est cité à différents niveaux de l'affaire. Invité sur France 2, Henri Guaino a affirmé que le président de la République "n'était en rien concerné" par le volet financier de l'affaire Karachi. Et concernant les liens du chef de l'Etat avec les protagonistes de l'affaire ? Nicolas Bazire "est un ami du président de la République, mais ce n'est pas son proche conseiller, il ne l'a jamais été" et "Thierry Gaubert n'est plus dans l'entourage du président".
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