Du zinc au secours de la défense immunitaire antibactérienne
PARIS — Les cellules du système immunitaire se servent du zinc, un métal toxique s'il est ingéré à forte dose, pour éliminer les microbes comme le bacille de la tuberculose ou la bactérie E. coli.
Ce mécanisme de défense naturelle contre les infections vient d'être mis en évidence par une équipe internationale menée par des chercheurs d'institutions françaises (CNRS, Inserm, Institut Pasteur, Université Paul Sabatier/Toulouse, Centre d'immunologie/Marseille Luminy).
Cette découverte, qui vient d'être publiée dans la revue spécialisée Cell Host & Microbe, permet d'envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques et de tester de nouveaux candidats-vaccins, selon les chercheurs.
L'une des stratégies bien connues de notre système immunitaire pour détruire les microbes consiste à les priver de nutriments essentiels comme les métaux lourds, notamment le fer.
Pour la première fois, l'étude révèle que l'inverse est également vrai : les cellules immunitaires sont capables de mobiliser des réserves de métaux lourds, en particulier de zinc, comme arme antibactérienne pour intoxiquer les microbes.
Ce phénomène a été mis en évidence pour l'agent de la tuberculose chez l'homme (Mycobacterium tuberculosis) qui fait près de deux millions de morts par an dans le monde ainsi que pour Escherichia coli dont certaines souches sont responsables d'infections graves du système digestif et urinaire.
Parmi les cellules de défense, certaines, les macrophages, ont un rôle d'éboueurs : elles sont capables de "phagocyter" (ingérer) bactéries et champignons et débris cellulaires, puis de les éliminer.
Les chercheurs ont observé une accumulation rapide et persistante de zinc dans les macrophages ayant absorbé l'agent de la tuberculose ou la bactérie E.Coli.
Les microbes pour tenter de se protéger de cette intoxication fabriquent des "pompes" pour se débarrasser du métal.
L'inactivation de ces pompes rendent les deux agents bactériens plus vulnérables à la destruction par les macrophages.
Le zinc, bien que toxique quand il est ingéré en trop grande quantité, est donc bénéfique pour le système immunitaire. Un tel mécanisme pourrait exister pour d'autres métaux lourds comme le cuivre.
Pour les chercheurs, ces résultats ont des implications cliniques très concrètes. Ils permettent notamment de reposer la question de l'intérêt d'une complémentation nutritionnelle (zinc...) dans le traitement des malades. Ils pourraient également déboucher sur de nouveaux antibiotiques qui bloqueraient l'action des pompes microbiennes à métaux.
"L'étude a déjà permis de développer des nouvelles souches vaccinales atténuées qui sont en cours de tests comme candidats vaccins contre la tuberculose", précise à l'AFP Olivier Neyrolles co-auteur de l'étude.
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