Élu dimanche avec 51,6% des voix, le socialiste François Hollande devient le septième président de la Vème République. La Turquie, qui a suivi de près la course à l’Élysée, accueille la victoire de François Hollande avec soulagement et prudence. Les réactions officielles ont même été un peu plus loin que les félicitations d’usage
Habertürk souhaite de "bonnes vacances" au président sortant (photo couverture AA)
Une pique, prononcée le visage grave devant des journalistes hilares. Dimanche soir, alors que le nom du vainqueur ne fait plus de doute, le Premier ministre turc tacle celui qui reste, jusqu’au 15 mai, président de la République française: “Nicolas Sarkozy avait promis de ne plus continuer en politique. Il n’a plus d'autre choix. Il partira sans doute en vacances”, prédit Recep Tayyip Erdoğan, avant de s’envoler vers la Slovénie.
Les relations des deux hommes, comme celles des deux pays, ont traversé cinq années de turbulences permanentes. “Nous espérons que la nouvelle période en France sera très différente de la précédente dans les rapports turco-français”, ajoute le dirigeant turc qui souhaite, sur le même ton grave, “que les messages populistes exprimés lors de la campagne” resteront sans suite. Référence aux promesses des deux candidats de remettre à l'ordre du jour la pénalisation de la négation du génocide arménien.
Une invitation à la pêche
Selon l'agence de presse Anatolie, François Hollande aurait reçu les félicitations écrites du président turc Abdullah Gül, l'encourageant à développer les relations bilatérales et à tenir compter des sensibilités turques. Le ministre de l'Industrie, Nihat Ergün, a exprimé l'espoir de "relations économiques et politiques plus saines" grâce au nouveau locataire de l'Elysée.
Egemen Bağış, ministre en charge des Affaires européennes, s'est quant à lui empressé de rebondir sur la pique du Premier ministre et d'inviter Nicolas Sarkozy (qu'il appelle “Mösyö”) à passer ses prochaines vacances en Turquie, “où se trouvent les plus belles plages d'Europe. Nous l'invitons à venir s'y reposer et à pêcher”, écrit-il sur son compte Twitter.
La candidature turque à l'Union européenne, au point mort depuis 2010, a été la principale pomme de discorde entre Paris et Ankara sous le mandat Sarkozy. Recep Tayyip Erdoğan a appelé lundi François Hollande à “corriger rapidement l’erreur” qui consiste à “faire attendre depuis 50 ans la Turquie aux portes de l’Europe”. Le nouveau président français ne s'oppose pas à l'entrée de la Turquie dans l'UE mais juge que le pays a encore trop de retard pour rejoindre le club d'ici cinq ans.
Duel de premières dames
La presse turque, qui s'est passionnée pour le vote français pendant l'entre-deux tours, est tout aussi loquace depuis l'annonce des résultats. La plupart des titres ne cachent pas leur satisfaction et mettent en avant, plus que la victoire de François Hollande, la défaite de Nicolas Sarkozy, leur meilleur ennemi. “Adieu Sarko! ” et “Bonnes vacances”, titrent Akşam et Habertürk lundi. Hier, la plupart des journaux ont choisi d'afficher en Une les photos des premières dames. “Les larmes de Carla” (voir photo ci-contre), chez Star et Milliyet. Pour Milliyet encore et Vatan, c'est “un rottweiler au palais”, surnom que certains donnent à Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, et exhumé par la droite pendant la campagne.
Dans les pages intérieures, les analyses relèvent le niveau et se font plus prudentes. Saadet Oruç rappelle dans Star que François Hollande conditionne l'entrée de la Turquie dans l'UE à la reconnaissance du génocide arménien. “Et ce n'est pas tout”, ajoute la journaliste, qui note que “sur la question chypriote, Hollande affiche une approche plus dure encore que celle de Sarkozy”. Malgré l'absence “d'obsession turque” chez Hollande et malgré la présence à ses côtés de Pierre Moscovici, “l'ami de la Turquie”, Saadet Oruç prévient que “des jours plus faciles n'attendent pas la Turquie en France et en Europe”.
Vatan s'intéresse à la compagne du nouveau président (photo journal AA)
M. Normal vs. M. Anormal
Ali Bayramoğlu dans Yeni Safak espère avec François Hollande la fin de l'image “anti-turcs” créée par Nicolas Sarkozy en Turquie. “Pas de grand changement" à attendre dans la politique française à l'égard d'Ankara mais un “adoucissement” bienvenu, estime l'éditorialiste. Hasan Cemal est encore moins optimiste dans Milliyet: “Quid des relations franco-turques? En une phrase: au regard de la campagne menée par François Hollande, un changement quelconque par rapport à l'ère Sarkozy est une probabilité très lointaine.”
Ahmet Insel rappelle dans Radikal que François Hollande “a annoncé dès le début de sa campagne qu'il serait un président normal, sous-entendant que son rival était anormal.” Et l'éditorialiste de conclure: “La victoire de Hollande montre une attente de normalisation, de changement tranquille et juste dans la vie politique. Si cette attente se concrétise aux élections législatives de juin, alors on pourra parler d'un changement au-delà des frontières de la France.”
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 9 mai 2012
L'ECONOMIE MONDIALE EST UN ENSEMBLE UNIQUE,PSYCHOSOMATIQUE. AUSTÉRITÉ VIATIQUE VERS LA CROISSANCE POUR L'OCCIDENT. Η ΠΑΓΚΟΣΜΙΑ ΟΙΚΟΝΟΜΙΑ ΕΙΝΑΙ ΕΝΑ ΕΝΙΑΙΟ ΣΥΝΟΛΟ,ΨΥΧΟΣΩΜΑΤΙΚΟ.Η ΛΙΤΟΤΗΤΑ ΕΙΝΑΙ Ο ΔΡΟΜΟΣ ΓΙΑ ΤΗΝ ΑΝΑΠΤΥΞΗ ΤΗΣ ΔΥΣΗΣ
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