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Τετάρτη 1 Φεβρουαρίου 2012

La faillite de la Grèce, une idée effrayante qui fait son chemin

01 FÉVRIER 2012

Et si la zone euro laissait tomber la Grèce ? La question est posée dans les coulisses de l’Union européenne. Athènes ne donnant aucun signe de redressement, de plus en plus de pays, dont l’Allemagne, la Finlande ou les Pays-Bas, se demandent s’il ne faudrait pas arrêter les frais : après les 110 milliards d’euros prêtés depuis mai 2010, la zone euro doit verser à la Grèce une nouvelle aide de 130 milliards, dont 90 devront être payés fin mars, pour éviter une faillite de son secteur bancaire et un défaut de paiement. Il y a par conséquent urgence.

La Grèce a donc encore occupé les esprits lors du sommet de lundi qui a vu par ailleurs l’adoption du traité d’union budgétaire (signé par les Vingt-Sept, moins Londres et Prague) et d’un autre créant le Mécanisme européen de solidarité, deux textes censés assurer aux marchés que la zone euro est en ordre de marche. Après le Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement, vers 22 heures, une réunion impromptue a ainsi été organisée autour du Premier ministre grec, Loukas Papademos, pour faire le point sur les négociations avec le secteur privé, censées réduire la dette grecque de 350 à 250 milliards d’euros.

Le climat était tendu : «Athènes se fiche de nous. Depuis janvier 2011, le gouvernement a arrêté de mettre en œuvre les réformes en se disant qu’on allait de toute façon payer pour sauver l’euro et ça, ça ne peut plus durer", m'a confié un diplomate proche des négociations. « Les engagements budgétaires n’ont pas été tenus, l’administration publique est toujours aussi inefficace, la fraude fiscale n’a pas diminué, les réformes ne sont pas mises en œuvres. Et on n’avait pas prévu que le patronat grec s’alignerait sur les syndicats pour refuser tout changement. Si la contagion ne menaçait pas l’Espagne et l’Italie, on la laisserait tomber maintenant ! Mais une fois que ces pays seront à l’abri, il n’est pas exclu qu’on la laisse à son sort, car la balance des comptes n’est pas en notre faveur» : 240 milliards pour un pays qui pèse 3% du PIB européen et ne donne aucun signe de redressement, voilà qui fait hésiter jusqu’au Fonds monétaire international, de plus en plus réticent à mettre au pot. D’autant que, vu la dégradation des comptes grecs, la facture devrait s’élever à 145 milliards d’euros au lieu des 130 arrêtés en octobre dernier et que cela ne couvrira sans doute que les besoins des deux prochaines années…


De son côté, l’Elysée reconnaît que «tout le monde se demande si on verra un jour le sursaut grec», comme cela a été le cas en Irlande, au Portugal, en Italie ou en Espagne : Si les Grecs ne veulent pas bouger, ce sera tant pis pour eux.» «Il y a des gens qui, pour des raisons idéologiques, comme le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, veulent que la Grèce fasse faillite et quitte la zone euro, seul moyen de réparer le péché originel qu’a été son entrée dans la monnaie unique en 2001», analyse un proche du chef de l’Etat français. C’est d’ailleurs Schäuble qui a proposé qu’un commissaire européen siège de façon permanente à Athènes pour surveiller le budget grec, une proposition dont s’est distanciée lundi la chancelière allemande, Angela Merkel, qui n’est pas, elle, favorable à un défaut de la Grèce. Pour Paris, précipiter tel un défaut serait une erreur : «Cette idée est effrayante et serait une catastrophe pour la Grèce qui s’effondrerait, estime Stéphane Déo, économiste en chef de la banque UBS. Même une répudiation totale de la dette grecque ne serait sans doute pas suffisante pour la remettre sur pied.»

Sans compter les risques de contagion aux autres Etats fragiles de la zone euro. «Obliger les Grecs à rembourser en priorité leurs créanciers avant toute dépense publique, comme on l’a fait pour des pays africains, est une bonne idée de Schäuble, estime un conseiller de Sarkozy. Cela rassurera tout le monde.» Le même avertit : «Actuellement il y a une conjonction de mauvais augure entre ceux qui veulent une faillite grecque et ceux qui, en Grèce, sont persuadés que les Européens seront obligés de payer quoi qu’ils fassent.» Comme le résume un diplomate d’un petit pays de la zone euro, «on est en pleine partie de poker».

Face à l’incertitude grandissante, la Banque centrale européenne (BCE) a elle aussi pris ses précautions en isolant Athènes : elle a autorisé la Banque centrale grecque à alimenter en liquidités ses banques commerciales confrontées à un retrait massif d’argent en échange de garanties dégradées dont personne ne veut : «En cas de faillite, la perte sera pour la Banque centrale grecque et non pour la BCE», souligne Laurence Boone, économiste en chef Europe de Bank of America.

«L’idée d’arrêter les frais dès maintenant est tentante, mais elle est à courte vue, estime-t-on à l’Elysée. On n’est pas certain de sauver la Grèce, c’est un pari. Mais la politique de Gribouille [qui saute à l’eau pour ne pas être mouillé par la pluie, ndlr] est à coup sûr perdante.» Car il n’est pas certain que la zone euro survivrait à un défaut grec. En attendant, elle a décidé lundi de prolonger autant que nécessaire ses aides à l’Irlande et au Portugal qui, eux, «font leurs devoirs». Une façon d’indiquer aux marchés que les interrogations sur la Grèce ne concernent que ce pays.

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