Billet d'humeur de la semaine (Pour Radio Campus): Rom Pride
par Anne Löwenthal, vendredi 30 septembre 2011, 21:34
En fait, j’ai plus envie d’en parler. J’en peux plus d’en parler.
Des mois que j’explique que les Roms ne sont pas tous des gens du voyage, comme on dit. Que ceux-là sont sédentaires même si oui, ils ont voyagé jusque chez nous. Des mois que je raconte que chez eux, ils sont persécutés. Que des milices d’extrême droite les terrifient, à coups de cocktails molotov dans leurs baraques, à coups de couteaux dans leurs gorges. Que la justice ne fait rien. Que la police aussi s’est rendue coupable de maltraitances envers leurs enfants. Que leurs enfants sont systématiquement envoyés dans l’enseignement spécial.
Qu’une petite fille du Polygone n’a plus de papa. Que la dernière fois qu’elle l’a vu, c’est quand un milicien d’extrême droite lui a tranché la gorge devant elle.
J’en peux plus de répondre à des cons que non, on n’est pas obligés de réserver notre solidarité à NOS pauvres. D’ailleurs, moi, je n’ai pas de pauvre. Et que non, il n’est pas question d’ « accepter toutes la misère du monde ». Que d’ailleurs, 80% de la misère du monde est accueillie par les pays les plus pauvres de notre planète. J’en peux plus de leur dire que même l’Europe a condamné leurs pays d’origine pour le traitement qu’ils réservaient aux Roms.
D’ailleurs, après, je dois expliquer que l’Europe leur a envoyé des milliards d’Euros pour qu’ils intègrent leurs populations Roms. Pour leur dire, in fine, que non, c’est pas suffisant ! Que non, nous ne savons pas ce qu’ils font de cet argent ! Et que non, personne ne se donne la peine de vérifier. Tout ce que je peux affirmer, c’est qu’ils n’ont visiblement pas dépensé un balle en faveur de l’intégration.
Parce que tout ça, pour un con, c’est très difficile à comprendre, surtout s’il n’a pas envie.
J’en peux plus de dire à mes dirigeants, quand ils me répondent que c’est compliqué, que c’est une question de compétence, que c’est à cause des méchants Flamands, qu’il faut régler ce problème de manière globale, y compris au niveau européen, que leurs réponses sont insatisfaisantes. Qu’ils biaisent. Qu’ils enfreignent nos lois, qu’ils bafouent les Droits de l’Homme et ceux de l’enfant.
Mais dans la dernière partie de mon billet, celle qui vient, je vais tout de même en rajouter une couche en vous disant qu’il y a dans nos rues, Place Gaucheret principalement et dans nos Squats, au Polygone surtout, des familles Roms. Des hommes, des femmes (parfois enceintes), des enfants, des bébés. Qu’ils dorment dans le froid. Qu’ils n’ont plus vu une douche depuis des semaines. Qu’ils ne mangent que ce que des citoyens leur donnent. Qu’ils s’habillent de ce que des citoyens leur donnent. Qu’ils dorment sur des matelas par terre, sous des couvertures que des citoyens leur donnent. Que si ceux de Gaucheret plantent une tente, la police les chassera. Que ceux du Polygone seront expulsés fin octobre.
Que samedi, il fera beau. Et qu’un grand pique-nique-auberge espagnole est organisé place Gaucheret. Pour dire à nos dirigeants que la dernière partie de mon billet suffit à s’indigner. Qu’ils doivent MAINTENANT offrir à ces gens de quoi vivre dignement, quel que soit le temps qu’ils passeront chez nous.
Et que si la dernière partie de mon billet ne vous fait ni chaud, ni froid, je ne peux rien pour vous.
Pour les autres, c’est samedi à Schaerbeek, place Gaucheret, de midi à 18h. Une grande fête citoyenne avec les Roms. On échangera ce qu’on apportera, à manger pour un pique-nique, des assiettes, des couverts, des verres, à boire et des idées. Vous y croiserez des gens, j’veux dire, des êtres humains. Non… je précise, parce que chez nous, même les chiens, on les traite mieux qu’eux.
D’ailleurs, après, je dois expliquer que l’Europe leur a envoyé des milliards d’Euros pour qu’ils intègrent leurs populations Roms. Pour leur dire, in fine, que non, c’est pas suffisant ! Que non, nous ne savons pas ce qu’ils font de cet argent ! Et que non, personne ne se donne la peine de vérifier. Tout ce que je peux affirmer, c’est qu’ils n’ont visiblement pas dépensé un balle en faveur de l’intégration.
ΑπάντησηΔιαγραφήToutes les sommes avances en Roumanie et a tout les autres pays pour les Roms doivent etre controlees par l'U.E a la limite versees dans de comptes personnelles de ces gens la.
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