Quel avenir politique pour Villepin?
Par Matthieu Deprieck, publié le 14/09/2011 à 13:45

Dominique de Villepin est relaxé dans l'affaire Clearstream. Mais cette décision n'éclaircit pas sa route vers 2012.
afp.com/Thomas Samson
La cour d'appel de Paris a confirmé la relaxe de Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. Cette décision n'éclaircit pourtant pas la route de l'ancien Premier ministre vers 2012.
Il est 9h03 ce mercredi quand la cour d'appel de Paris confirmela relaxe de Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. L'ancien Premier ministre sort du palais de justice le pas plus alerte, débarrassé d'un boulet qu'il se traîne depuis des années. Suffisant pour désormais grimper quatre à quatre les marches qui le séparent de l'Elysée ?
"C'est plus que probable qu'il poursuive sa route vers 2012. Il va continuer de parler aux Français. Il va continuer car les Français ont besoin d'un homme comme lui", clame le député de l'Hérault, Jean-Pierre Grand, fidèle parmi les fidèles.
Un tel enthousiasme ne peut pourtant pas masquer les nombreuses difficultés, qui plombent encore la candidature de "DDV". La confirmation de la relaxe ne ramènera pas, comme par magie, les anciens soutiens. François Goulard, par exemple. La ligne entre le député du Morbihan et l'ancien Premier ministre est coupée depuis de longs mois. Aujourd'hui, il se dit "évidemment heureux de cette décision de justice", mais confie qu'il n'a pas eu de liens récemment avec lui, officiellement, parce qu'il est en pleine campagne pour les sénatoriales.
Pour Daniel Garrigue, député non-inscrit de Dordogne, le message est le même: "Je me réjouis de cette relaxe dans un procès que l'on sentait politique. Mais je vais continuer de me tenir éloigné de son mouvement (République solidaire, ndlr)."
Ce qui n'a pas plu à nombre de ses anciens soutiens, c'est la façon dont il a bâti son programme présidentiel. Seul. Plusieurs parlementaires, issus des rangs de l'UMP, n'ont pas aimé découvrir au dernier moment des propositions telles que la dépénalisation du cannabis ou à la légalisation du mariage gay.
Villepin, victime préférée de Sarkozy
L'organisation même de République solidaire pose problème. L'allégresse dans laquelle était né le mouvement le 19 juin 2010 s'est envolée. Cette année encore, il n'y aura pas d'université d'été. A l'Assemblée, les choses ne vont pas mieux: les tentatives pour constituer un groupe parlementaire autonome ont échoué.
Que reste-t-il donc à Dominique de Villepin? Son opposition à Nicolas Sarkozy. C'est sa meilleure arme. La confirmation de la relaxe ravive la théorie d'un acharnement de l'Elysée contre lui.
Et l'affaire Bourgi lui servira grandement ces prochaines semaines. Car, il n'est pas tant victime des révélations de l'avocat franco-libanais, qui l'accuse, avec Jacques Chirac d'avoir touché des dizaines de millions d'euros venus d'Afrique. Au contraire, il va exploiter à plein les similitudes avec l'affaire Clearstream: même timing (un an avant une présidentielle), mêmes protagonistes (les chiraquiens contre les sarkozystes). Idéal pour convaincre d'une cabale montée contre lui.
L'UMP a bien compris le pouvoir de nuisance dont dispose Dominique de Villepin à la suite de cette relaxe. Aussi, Jean-François Copé a tendu la main à l'ancien membre du parti présidentiel: "Ma porte a toujours été grande ouverte pour lui (...) Elle le sera toujours." Il se dit même qu'une circonscription des Français de l'étranger lui aurait été réservée.
Une porte de sortie nommée Bayrou?
Même blanchi dans l'affaire Clearstream, l'ex-secrétaire général de l'Elysée pourrait donc être tenté de ne pas se présenter. Dans les sondages, sa candidature ne décolle pas. Faut-il y voir une explication de ses récentes déclarations d'amitié pour François Bayrou?
Dans un entretien à Libération publié début septembre, il louait l'action du président du MoDem: "Nous sommes dans une situation d'urgence qu'analyse très bien François Bayrou." Dans la foulée, un membre du bureau politique de République solidaire, Christophe Carignano, lâchait même sur son Twitter: "Un axe Bayrou-Villepin serait naturel après tout."
Membre à la fois du MoDem et de République solidaire, Azouz Begag veut croire en cette possibilité: "Ils ne peuvent pas gagner seuls. Si l'un et l'autre s'entendaient, ils seraient crédités de 15% et ça changerait la donne. Il faut essayer cette formule de centre gaulliste social."
Qu'en pense François Bayrou? Il l'a confié à ses proches: "Tous ceux qui commencent à dessiner une majorité nouvelle sont les bienvenus." Sous-entendu, qu'il rejoigne le MoDem!
Mais regonflé par sa relaxe dans l'affaire Clearstream, pas sûr que Dominique de Villepin soit prêt à raccrocher sa candidature présidentielle à un croc de boucher.
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