Συνολικές προβολές σελίδας

Πέμπτη 1 Σεπτεμβρίου 2011


Affaire Bettencourt : le baroud d’honneur de la juge Prévost-Desprez

Tefy Andriamanana - Marianne | Jeudi 1 Septembre 2011 à 05:01 | Lu 5817 fois

La juge accuse Nicolas Sarkozy d’avoir reçu de l’argent liquide de la part de Liliane Bettencourt. Une version toutefois contredite par l'infirmière qui a répondu aux questions de Marianne. Il n'en reste pas moins que la magistrate relate un tableau bien noir de la justice française.



«C’est quelqu’un qui m’a dit ». Cette fois, Nicolas Sarkozy a peu apprécié la chanson. Le quotidien Libération reprend des extraits du livre Sarko m’a tuer » par les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Et une petite phrase a crée la polémique de la journée. La juge Isabelle Prévost-Desprez, de l’affaire Bettencourt, relate une témoigne troublant : « L’infirmière de Liliane Bettencourt a confié à ma greffière, après son audition avec moi : ‘J’ai vu des remises d’espèces à Sarkozy, mais je ne pouvais pas le dire sur procès-verbal’ ».  

Une accusation accablante… sauf que l’infirmière en question a démenti, quelques heures après la publication du témoignage d'Isabelle Prévost-Desprez,  avoir parlé de cette remise d'enveloppe à la fameuse greffière, comme le révèle MarianneL'Elysée a aussi démenti ses accusations. Ce démenti risque de causer du tord à la juge dans l'oei du cyclone pour ses accusations de malversations financières.

Mais dans le livre de Lhomme et Davet, la juge livre aussi un tableau très noir de la justice sous Sarkozy. Isabelle Prévost-Desprez se décrit comme une juge dans le collimateur de l’Elysée (d’où le titre du livre qui recueille les témoignages d’autres personnalités visées par le pouvoir). « J’ai toujours trouvé incongru et dérisoire qu’il me voie comme quelqu’un à éliminer. Mais la seule façon de m’éliminer, c’est de me tuer ».  

Ce témoignage d’une juge sous pression rappelle le cas du juge Eric Halphen, à l’époque des scandales des HLM de Paris et des Hauts-de-Seine, victime d’une tentative de déstabilisation avec l’affaire Schuller-Maréchal. La juge Prévost-Desprez s’est aussi dite « frappée par la peur des témoins ». Dans Marianne, l’infirmière de Liliane Bettencourt évoque même des menaces de mort.

DES SANCTIONS

Mais les propos durs d’Isabelle Prévost-Desprez pourraient lui poser de gros problèmes, a fortiori avec le démenti de l'infirmière. Tout d’abord, la juge risque d'être accusé devant la justice de diffamation à l’encontre du chef de l’Etat; elle risque aussi des sanctions disciplinaires de la part du CSM pour manquement au devoir de réserve. Pour ne pas arranger son cas, la juge, en parlant à Lhomme et Davet risque d’accréditer la thèse qui la voyait comme la source de… Gérard Davet, journaliste au Monde, dans l’affaire Bettencourt. L'enquête pour atteinte au secret de l’instruction demandée par le procureur Courroye avait toutefois débouché sur un non-lieu. 

Mais pour notre blogueur associé Philippe Bilger, futur ex-avocat général à la Cour d’appel de Paris, la juge ne risque rien : « C’est une déclaration qu’elle a faite dans le cadre d’un livre. On peut discuter de la légitimité d’une telle déclaration, mais je ne vois pas en quoi il serait interdit à un magistrat, même de fort caractère, d’émettre certains propos dans le cadre d’un livre », a-t-il déclaré sur France Info. De plus, les syndicats de magistrats soutiennent tous la juge, une sanction pourrait provoquer une bronca peu souhaitable en cette période de campagne présidentielle.

Reste à savoir pourquoi la juge Prévost-Desprez témoigne maintenant avec tous les risques que comportent de telles accusations. Tout d’abord, parce que le contexte n’est plus le même qu’en plein cœur de l’affaire Bettencourt.  L’affaire, source de conflits entre la juge et le procureur Courroye, a été délocalisée de Nanterre à Bordeaux. De plus, les rumeurs se multiplient sur un départ de Courroye  comme procureur général de Douai ou de Versailles. La juge n’aurait alors plus à croiser son meilleur ennemi dans les couloirs du Tribunal de Nanterre, ça incite aux confidences.

LES AFFAIRES DANS L'AFFAIRE

Une autre affaire politico-judiciaire avait frappé un juge d’instruction. En 2007, le juge Renaud Van Ruymbeke avait subi les dégâts collatéraux de l’affaire Clearstream, on lui avait reproché d’avoir interrogé des témoins en dehors du cadre légal. Pour l’heure, le CSM n’a pas encore statué sur ce cas. 

C’est un classique, dans les affaires de ce genre, on en apprend plus sur le fonctionnement de l’appareil politique, judiciaire ou médiatique que sur le fond des dossiers. L’affaire Bettencourt a mis en lumière ces liaisons dangereuses entre justice et politique, bien plus que les histoires de fraude fiscale. Comme si les affaires dans l’affaire valaient mieux que l’affaire elle-même.



Δεν υπάρχουν σχόλια:

Δημοσίευση σχολίου

Σημείωση: Μόνο ένα μέλος αυτού του ιστολογίου μπορεί να αναρτήσει σχόλιο.