Le mur budgétaire américain n'est pas franchi
Mots clés : Etats-Unis, Dette, Mur Budgétaire, Budget Américain, Barack Obama
Par Pierre-Yves DuguaMis à jour | publié Réactions (4)
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Malgré l'accueil très favorable des marchés financiers, mercredi, le compromis obtenu entre le Congrès et la Maison-Blanche pour résoudre le problème du plafond de la dette américaine est très partiel et loin d'être définitif.

Dans la nuit du 1er au 2 janvier, le Congrès et la Maison-Blanche ont fini par trouver un moyen de sortir du «précipice budgétaire», piège législatif qu'ils avaient créé de toutes pièces en 2011. Par un vote de 257 voix contre 167, une majorité de la Chambre des représentants a adopté le compromis a minima péniblement négocié par les leaders du Sénat.
L'Amérique évite donc des hausses massives et automatiques d'impôts de 400 milliards de dollars, ainsi que des réductions automatiques de dépenses publiques de plus de 100 milliards de dollars qui auraient pu lui coûter jusqu'à 4 % du PIB et replonger le pays en récession. Ces mouvements auraient en effet eu lieu en cas d'échecs des négociations, comme le prévoyait le précédent accord négocié durant l'été 2011.
Envolée de la dette publique
À cette époque, il fallait absolument que les parlementaires américains acceptent de relever le plafond légal de la dette américaine, faute de quoi le Trésor n'aurait plus eu le droit d'emprunter. Ils avaient donné in extremis leur feu vert sans se mettre d'accord sur la politique budgétaire à mener pour redresser les comptes publics américains. Ils s'étaient fixés jusqu'au 1er janvier 2013 pour trouver un compromis, date à laquelle le nouveau plafond de 16,39 milliards de dollars de dette allait être atteint.
Malgré les satisfecit qui ont fleuri tout au long de la journée, l'accord budgétaire trouvé mardi soir ne résout en rien le problème à moyen et long terme de l'envolée de la dette publique qui alarme les agences de notation depuis des mois. Pire, il reporte et concentre à la fin du mois de février deux négociations cruciales. La première concerne le relèvement incontournable du plafond de la dette publique au-delà de 16.400 milliards de dollars. La seconde a trait à l'identification de réductions de dépenses et de nouvelles taxes pour éviter 110 milliards de dollars de réductions automatiques de dépenses publiques, équivalentes à plus de 8 % des budgets de fonctionnement de la plupart des agences fédérales.
Dramatisation du «précipice»
Cette menace de nouveau «précipice» est censée inciter démocrates et républicains à s'entendre pour résoudre le problème ultrasensible de l'augmentation automatique des dépenses populaires de santé et de retraite. Hélas on ne voit pas pourquoi ce mécanisme du «précipice», qui a échoué fin 2012, réussirait deux mois plus tard. Le principe même du déclenchement automatique de fortes hausses d'impôts pour obliger les élus à négocier un compromis est remis en question.
La dramatisation du «précipice» a polarisé les deux camps sans les inciter à faire de réels compromis. Le président Barack Obama obtient certes une partie des hausses d'impôts qu'il souhaitait. La loi augmente le taux d'imposition des foyers aux revenus supérieurs à 450.000 dollars par an. Pour autant ce montant reste inférieur aux 250.000 dollars pour lequel il s'est battu pendant des mois. Les démocrates se félicitent par ailleurs d'avoir préservé pour un an le financement des indemnités à plus de deux millions de chômeurs de longue durée.
Barack Obama réussit aussi à ne pas s'engager sur la question fondamentale de la réduction du rythme d'augmentation des dépenses publiques. Les républicains, plus amers que jamais, l'attendent au tournant fin février avec une rancune sans précédent.
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Austerite viatique vers la croissance=diminution drastique de depenses publiques=imposition des riches, a part les entreprises=fermeture des paradis fiscaux=reglementation de l'economie et surtout des activites bancaires.Separation du sectaire bancaire de depot et d'investissement.
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