Mots clés : Présidentielle Américaine, Couverture Santé, Etats-Unis, Iowa, Barack Obama, Romney Mitt, Bill Clinton
Par Cyrille Louis
Mis à jour le 26/10/2012 à 23:52 | publié le 26/10/2012 à 17:13
Des partisans de l'«Obamacare» étaient venus défendre la réforme devant la Cour suprême en mars dernier. Crédits photo : Charles Dharapak/AP
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INFOGRAPHIE - L'«Obamacare» , réforme phare du président sortant, hérisse les républicains, qui y voient une atteinte grave aux libertés.
Deux ans et demi après son adoption par le Congrès, la loi de Barack Obama sur la couverture maladie n'en finit pas d'enflammer le débat politique américain. Plus que toute autre, cette réforme focalise la colère des républicains, qui reprochent au président d'avoir imposé sans concertation un système de santé «socialiste » et attentatoire aux libertés individuelles - dans la mesure où il prescrit à chaque citoyen de souscrire une assurance-santé d'ici à 2014. S'il remporte l'élection, Mitt Romney s'est engagé à l'abolir le jour même de son entrée à la Maison-Blanche.
Cette loi sur «la protection des patients et l'accès aux soins », aboutissement d'un vieux rêve poursuivi en vain, de Harry Truman à Bill Clinton, vise en substance à réduire de 50 millions aujourd'hui à moins de 20 millions en 2014 le nombre d'Américains sans couverture maladie. Elle prévoit notamment de relever le seuil d'éligibilité au programme public Medicaid, d'obliger les entreprises de plus de 50 salariés à financer l'assurance-santé de leurs employés et de subventionner la couverture des foyers à bas revenus. Elle interdit aussi aux compagnies d'assurances d'imposer des surprimes aux patients atteints de maladies chroniques. Elle prétend enfin rationaliser l'ensemble du système et développer la médecine préventive afin de réduire le coût de la santé pour les contribuables américains.
Sitôt mise en chantier, cette réforme a accentué la polarisation déjà extrême du débat politique entre démocrates et républicains. Faisant feu de tout bois, ceux-ci ont à de nombreuses reprises refusé d'en débattre les termes, préférant jouer l'obstruction et dénonçant la volonté de passage en force de la Maison-Blanche.
«Nous sommes le plus généreux des peuples»
Le président Obama, de son côté, a reculé sur plusieurs dispositions sans jamais envisager, semble-t-il, de renoncer au projet phare de son mandat - jusqu'à sa validation, fin mars dernier, par la Cour suprême américaine. «Cette loi n'est pas parfaite, mais elle constitue une avancée remarquable, assure Sue Dvorski, présidente du Parti démocrate de l'Iowa. Elle va permettre de réintégrer des millions d'Américains dans le système de santé et de lutter contre les abus insupportables des compagnies d'assurances.»
À la pointe du combat contre cette réforme, qu'ils ont rebaptisée «Obamacare », les militants du Tea Party demeurent résolus à obtenir son abrogation. «Le système actuel n'est sans doute pas idéal, mais il a le mérite de fonctionner, juge Ryan Rhodes, responsable de l'Alliance pour la défense de l'Iowa. Nous avons des hôpitaux d'excellence pour ceux qui ont les moyens de s'offrir une bonne assurance, mais aussi des cliniques caritatives pour les plus démunis - car nous autres, Américains, sommes le plus généreux des peuples. Avec sa réforme, Obama veut noyer les personnels soignants sous la paperasse. Les files d'attente vont s'allonger et la qualité des soins va lentement décliner, jusqu'au jour où des patients âgés mourront sans avoir pu être pris en charge par un système arrivé à saturation.»
Très attendu sur ce dossier, Mitt Romney a promis tout au long de la campagne de «se débarrasser » d'une réforme jugée trop coûteuse en période de déficit budgétaire. Le paradoxe est que lorsqu'il gouvernait le Massachusetts, il avait fait adopter une loi similaire, aujourd'hui surnommée «Romneycare ». Début septembre, le candidat républicain a semé le trouble en se disant séduit par certaines dispositions d'«Obamacare ». «Notre idée principale est de revenir à un système où chacun est encouragé à acheter sa propre police d'assurance », croit savoir Megan Styles, porte-parole du Parti républicain de l'Iowa. «Nous veillerons à ce que Romney tienne sa promesse », assure l'ultraconservateur Ryan Rhodes.
Côté démocrate, le sénateur de l'Iowa Jack Hatch, spécialiste des questions de santé, regrette que son parti ne défende pas davantage la réforme. «Nombre de mes collègues craignent de se mettre à dos une partie de leur électorat en s'engageant pour la loi sur la santé, déplore-t-il. Mais ils font une erreur de calcul. Si l'opinion a parfois semblé s'en détourner, c'est parce qu'elle a donné lieu à une bataille insupportable avec les républicains. Aujourd'hui, tout cela est derrière nous et, quoi qu'il en dise, Mitt Romney ne pourra pas remettre le génie dans sa lampe.»
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