Décidément, François Hollande a de la chance. La bonne étoile de celui qui devient aujourd'hui le septième président de la V e République a une forme bien particulière : c'est la chance du calendrier. Elle vient d'apparaître dans son ciel politique pour la seconde fois en un an. Sans être le gage de la réussite, ce peut être une aide décisive. Une aide qui a cruellement manqué à la droite française depuis un quart de siècle : chaque fois qu'elle a accédé au pouvoir, l'économie était dans les cordes, depuis Jacques Chirac en 1986 jusqu'à Nicolas Sarkozy en 2007 en passant par Edouard Balladur en 1993.
La première chance du calendrier s'est manifestée pour François Hollande il y a un an, jour pour jour. Une étoile noire du nom de Nafissatou Diallo est apparue dans le firmament de Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du FMI mais aussi futur candidat pour la primaire socialiste qui devait désigner l'homme ou la femme portant les couleurs du parti à l'élection présidentielle. Le favori des sondages en a fracassé son destin politique. Si cet événement s'était produit trois mois plus tôt, le cours des événements aurait pu prendre une tournure moins favorable à François Hollande. S'il n'avait pas eu lieu, l'affaire de proxénétisme du Carlton aurait rattrapé (comme par hasard) Dominique Strauss-Kahn au lendemain de sa probable victoire à la primaire socialiste. Le PS aurait alors dû choisir en catastrophe un autre candidat, qui aurait été selon toute logique sa première secrétaire, Martine Aubry. François Hollande serait resté dans l'histoire comme un chef de parti et un petit candidat à la primaire.
La seconde chance s'est déployée ces trois derniers mois en Europe. Après la relance imposée en 2008-2009, après l'obsession de l'austérité en 2010-2011, les gouvernants européens ont à nouveau changé de cap. Fin février, douze Premiers ministres ont envoyé une lettre aux dirigeants de l'Union titré « Un plan pour la croissance ». Le Britannique David Cameron, l'Italien Mario Monti et l'Espagnol Mariano Rajoy, tous trois ardents défenseurs de la rigueur et signataires de cette lettre, déploient dans leur pays, chacun à sa manière, des arguments pour une forme de relance européenne. A la Banque centrale européenne, menée par l'Italien Mario Draghi, on n'hésite plus à parler croissance. En Allemagne aussi, la donne change. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, et le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, admettent l'idée que leur pays puisse avoir une inflation plus forte que la moyenne de la zone euro, au-delà de 2 %. Ceci peut paraître bénin mais c'est un tournant historique. La nécessité d'un effort public en faveur de l'investissement est proclamée même dans les colonnes du très libéral « The Economist ». Bref, l'Europe tout entière regarde désormais dans la même direction que François Hollande. Ce n'était pas le cas il y a six mois et le climat sera différent à l'automne. François Hollande a la chance d'arriver au pouvoir avec un discours dans l'air du temps européen. Sans parler de l'affaiblissement de la chancelière Angela Merkel juste avant sa première rencontre avec le nouveau président français. Ou de l'énorme perte de la banque JP Morgan, qui semble justifier les attaques du candidat socialiste contre la finance.
Mais il ne faut pas s'y tromper : vu l'ampleur des enjeux, c'est une petite chance. La probabilité de voir l'euro se détricoter ou exploser est désormais supérieure à celle de sa survie en l'état actuel. La Grèce ne tient qu'à un fil et l'Espagne risque d'être prise à son tour dans une mécanique infernale, malgré une économie plus consistante. Pour convaincre les Européens de s'engager sur la voie de l'investissement et du fédéralisme budgétaire sans lequel l'Union monétaire est condamnée à disparaître, François Hollande devra agir avec une force qu'on ne lui connaît pas encore. Il devra forger le nouveau compromis entre social-démocratie et libéralisme auquel travaillait Mario Monti avant d'être appelé au pouvoir. Un compromis qui suppose volontarisme de l'Etat, mais aussi maîtrise des comptes publics et réformes structurelles (assouplissement du contrat de travail, ouverture des marchés, simplification des lois et du découpage administratif). S'il y parvient, le nouveau président méritera le surnom de François-la-baraka.
Écrit par Jean-Marc VITTORI
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L'ECONOMIE MONDIALE EST UN ENSEMBLE UNIQUE,PSYCHOSOMATIQUE. AUSTÉRITÉ VIATIQUE VERS LA CROISSANCE POUR L'OCCIDENT. Η ΠΑΓΚΟΣΜΙΑ ΟΙΚΟΝΟΜΙΑ ΕΙΝΑΙ ΕΝΑ ΕΝΙΑΙΟ ΣΥΝΟΛΟ,ΨΥΧΟΣΩΜΑΤΙΚΟ.Η ΛΙΤΟΤΗΤΑ ΕΙΝΑΙ Ο ΔΡΟΜΟΣ ΓΙΑ ΤΗΝ ΑΝΑΠΤΥΞΗ ΤΗΣ ΔΥΣΗΣ
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Décidément, François Hollande a de la chance. La bonne étoile de celui qui devient aujourd'hui le septième président de la V e République a une forme bien particulière : c'est la chance du calendrier. Elle vient d'apparaître dans son ciel politique pour la seconde fois en un an.
ΑπάντησηΔιαγραφήLa première chance du calendrier s'est manifestée pour François Hollande il y a un an, jour pour jour. Une étoile noire du nom de Nafissatou Diallo est apparue dans le firmament de Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du FMI mais aussi futur candidat pour la primaire socialiste qui devait désigner l'homme ou la femme portant les couleurs du parti à l'élection présidentielle. Le favori des sondages en a fracassé son destin politique. Si cet événement s'était produit trois mois plus tôt, le cours des événements aurait pu prendre une tournure moins favorable à François Hollande. S'il n'avait pas eu lieu, l'affaire de proxénétisme du Carlton aurait rattrapé (comme par hasard) Dominique Strauss-Kahn au lendemain de sa probable victoire à la primaire socialiste. Le PS aurait alors dû choisir en catastrophe un autre candidat, qui aurait été selon toute logique sa première secrétaire, Martine Aubry. François Hollande serait resté dans l'histoire comme un chef de parti et un petit candidat à la primaire.
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