Jeudi 1 Mars 2012 à 23:50 | Lu 7211 fois I 7 commentaire(s)
GÉRALD ANDRIEU - MARIANNE
Journaliste politique à Marianne chargé du suivi des partis de gauche. En savoir plus sur cet auteur
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Après le chahut auquel a eu droit Nicolas Sarkozy à Bayonne, pour les socialistes réunis à Lyon le mot d'ordre était clair : le PS « condamne les violences ». François Hollande lui-même à appeler les Français à ne « jamais » y « céder ». Mais le candidat de la gauche ne s'est pas montré pour autant plus tendre avec le chef de l'Etat et son bilan.
(François Hollande à Lyon - Laurent Cipriani/AP/SIPA)
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« Nous n’avons pas d’éléments de langage », assurent depuis le début de la campagne les membres de l’équipe de François Hollande. Mais hier soir à Lyon, les socialistes avaient à l’évidence sérieusement accordé leurs violons. Une opération déminage après le chahut auquel a eu droit, lors de son déplacement à Bayonne, Nicolas Sarkozy. Lequel s’est empressé d’expliquer que la cohue avait été organisée par des militants PS associés à des indépendantistes basques et que Hollande en portait la responsabilité en annonçant, dit-il, « l'épuration » : « Forcément, ça échauffe les esprits des gens de la base ».
En réponse, les responsables socialistes ont donc servi un discours calibré avant que ne débute celui de François Hollande. Aurélie Filippetti, transformée pour l’occasion en maîtresse de cérémonie, en est venue à expliquer à la tribune que le PS avait « toujours condamné la violence ». Quelques minutes plus tôt, en salle de presse, Delphine Batho offrait exactement les mêmes mots aux journalistes qui l’interrogeaient. Et le principal intéressé, que dit-il, une fois parvenu devant près de 10 000 personnes réunies sous l’impressionnante coupole du Palais des Sports de Gerland : il en appelle à « ne jamais céder à la polémique inutile, à la violence verbale et encore moins à la violence physique ». Une phrase ajoutée à la dernière minute dans son discours.
Souvent Hollande varie, mais ce soir à Lyon, ce sera bien le seul changement auquel il aura concédé. Pour le reste, le candidat socialiste aura déroulé un discours aussi offensif qu’à l’habitude contre le président sortant. « La France a été affaibli depuis cinq ans, a-t-il par exemple débuté (cherchez son regard), parce qu’elle travaille moins, parce qu’elle produit moins, parce qu’elle exporte moins (...) La France a été affaibli parce que les piliers de la République ont été abimés. Parce que l’école de la République a été la victime de l’austérité budgétaire » Et de moquer dans la foulée « le candidat sortant, pris d’une juste repentance » qui désormais « promet qu’il ne supprimera plus les emplois des instituteurs ». « Mais c’est trop tard, le mal est fait », lâche sous les huées le candidat socialiste. Et de sa rhétorique habituelle de poursuivre : « Il invoque la crise pour justifier son bilan, occulter ses erreurs, excuser ses échecs. Il nous demande de regarder vers la Grèce, l’Irlande, le Portugal. Finalement, il se vante de nous avoir évité le pire, mais il nous avait annoncé le meilleur ! » Et de continuer d’une pirouette dont il a use depuis des semaines : « Où est le projet du candidat sortant ? Je le connais : son projet, c’est son bilan ! »
VERS LA FIN DES « PRIVILÈGES » ?
Et ce bilan n’a rien de reluisant pour Hollande. Sarkozy veut « se présenter en protecteur ». Mais il n’a été qu’un « protecteur » des « puissants » et des « privilèges » ! « Privilège de l'argent, énumère-t-il, privilège de la naissance, privilège de la rente… » C’est le Hollande du Bourget qui est de retour et non plus celui du Guardian. Car il promet que « le temps de la division, le temps des faveurs, le temps des privilèges » est révolu. Et il a une arme à disposition : son idée d’imposer à 75 % « les rémunérations qui dépassent un million d’euros, c’est à dire 100 fois le smic ». « Cette mesure, poursuit-il, n’est pas faite pour créer je ne sais quelle spoliation ou pour stigmatiser je ne sais quelle fortune. »
Mais si seulement Nicolas Sarkozy n’avait pas été chahuté et s’il n’avait pas pointé du doigt le PS, s’il n’avait finalement pas détourné les médias, cette phrase aurait eu de quoi faire sourire. Car quelques minutes avant que Hollande monte sur scène, l’UMP postait une vidéo destinée à buzzer (voir ci-dessous) montrant que le candidat socialiste n’a pas toujours eu la même vision sur le sujet… Mais les responsables socialistes trouveront pour expliquer ce « petit » changement de pied de leur candidat des « éléments de langage » à offir aux journalistes. Désormais, ils savent faire.
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