Open data : vous ne savez pas ce que c'est mais ça va vous simplifier la vie
Comment rétablir la confiance des citoyens envers les hommes politiques ? Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, cela passe par "l'ouverture des données au public".
La ministre de l'Écologie, très investie dans le numérique, affirmait la semaine dernière que le fait de publier les données publiques relatives au budget des politiques, mais aussi sur des dossiers "comme les places en crèche, l'accès au logement social", permettrait de rétablir cette confiance, cite Le Monde.
En fait, l'enjeu va plus loin, et peut clairement faciliter la vie des citoyens. Explications.
Données publiques, késako ?
"L'open-data", ou encore "l'ouverture des données publiques", ça consiste à mettre à disposition de tous les citoyens les milliers d'informations dont dispose l'État, les mairies, les préfectures, les collectivités territoriales, voire même les entreprises privées.
Une idée pas si neuve que ça ? En effet, depuis des années, certains organismes (dont le plus connu en France est sans doute l'Insee) mettent à disposition des énormes quantités de données statistiques sur la France.

Mais l'avènement du numérique, du traitement informatique des informations et d'Internet permet maintenant de libérer facilement ces données.
Très développé dans le monde anglo-saxon, ce modèle commence à arriver en France. " Il y a eu des avancées sur les diffusions des données publiques. On est à mi-parcours aujourd'hui", explique au Post Christophe Boutet, membre du collectif Regards Citoyens (Nosdéputés.fr, c'est eux), très impliqué sur cette thématique.
Rétablir la confiance, mais aussi changer la vie des citoyens
Nathalie Kosciusko-Morizet estime que l'open-data permettrait de réhabiliter le politique. Le fait de publier des données sur les budgets des organismes de l'Etat ou l'attribution des marchés publics pourraient permettre, selon elle, de lutter contre le "tous-pourris".
C'est en partie dans cette logique qu'est née le site Nos députés, qui recense l'activité parlementaire de chaque députés. L'ouverture des données est "de nature à redonner du crédit à nos institutions. Certains pensent que les politiques sont 'tous pourris', mais on en est loin", affirme Christophe Boutet.
De manière plus pratique, l'open-data permet aux citoyens d'avoir accès à de nombreuses informations, certaines anecdotiques (liste des prénoms d'enfants nés dans telle ou telle ville), d'autres pouvant servir dans la vie quotidienne (la liste des pistes cyclables d'une agglomération).
Rennes, Paris, Nantes dans le grand bain
Plusieurs initiatives ont été lancées depuis un an. Le gouvernement est même en train de préparer un portail de données, nommé "data.gouv.fr", en référence audata.gov de la Maison Blanche lancé en mai 2009.
En attendant une ouverture "nationale" des données, celle-ci se fait surtout localement.
Depuis un an, des villes françaises ont tenté l'aventure.
Rennes, en octobre 2010, suivi de Paris, mais aussi Montpellier, Bordeaux ou encoreNantes.

Sur ces sites, les équipes municipales mettent en ligne, petit à petit, des milliers de données sur des centaines de sujets (plus ou moins diversifiés en fonction du projet).
Rennes, l'une des métropoles les plus avancées, propose par exemple le budget de la ville, les horaires et emplacement des arrêts de transports, mais aussi la liste des trottoirs surbaissés, des arbres, des horodateurs...
Mais le travail ne s'arrête pas là.
Car si ces données sont, dans l'absolu, intéressantes, il est toutefois nécessaire de les mettre en forme, de les exploiter pour que le grand public puisse en profiter pleinement.
Quelques exemples d'applications utiles
Rennes a justement organisé un concours d'applications. Des développeurs (associations, indépendants, entreprises), étaient invités à utiliser les données fournies par la ville pour créer des applications destinées aux smartphones ou aux sites Internet, rappelle Owni.
Une équipe a donc créé handimap, permettant de calculer les meilleurs itinéraires pour les handicapés, mais aussi de noter, les places de parking réservés, les arrêts de bus aménagés, etc.

"Toutes les données ne sont pas accessibles pour tout le monde, il faut parfois des cartographies. Nous proposons les informations, puis des chercheurs ou des développeurs s'en emparent", précise la mairie de Paris.
Exemple : une carte interactive des naissances, mariages ou décès dans les différents arrondissements de la capitale.

Les sites Nos députés et Nos sénateurs permettent de suivre l'activité des parlementaires : présence en séance, questions posées, vote d'amendements, etc. "Avec Science po, nous travaillons à un site nommé 'La fabrique des lois' qui permettra de voir si les parlementaires font la loi : comment un projet entre à l'Assemblée, est discuté, etc." précise Christophe Boutet de Regards Citoyens.

Le meilleur reste à venir
Pour l'instant, l'utilisation des données publiques en est aux balbutiements.
A Paris, on estime que 30% des données ont été libérées. "Nous sommes dans l'expérimentation, on apprend en marchant", précise la mairie. Mais plus les informations seront disponibles et plus elles seront utilisées : un deal gagnant-gagnant pour l'État, les spécialistes et les citoyens.
Seul problème qui pourrait se poser : quid de la vie privée ?
Alors que des grandes entreprises comme Facebook et Google sont la cible de critiques concernant le stockage et la publication de la vie privée des internautes, on peut se demander si cette démarche d'ouverture des données ne pose pas de problèmes de ce point de vue.
Mais dans la logique actuelle, l'ouverture des données publique est strictement anonyme. "Nous ne nous interdisons de publier que deux types de données : celles concernant la sécurité (comme les conduites de gaz) ou celles touchant la vie privée des Parisiens", explique au Post la mairie de Paris. De manière générale, pas question de mettre en ligne des informations nominatives, ce n'est pas le but.
La ministre de l'Écologie, très investie dans le numérique, affirmait la semaine dernière que le fait de publier les données publiques relatives au budget des politiques, mais aussi sur des dossiers "comme les places en crèche, l'accès au logement social", permettrait de rétablir cette confiance, cite Le Monde.
En fait, l'enjeu va plus loin, et peut clairement faciliter la vie des citoyens. Explications.
Données publiques, késako ?
"L'open-data", ou encore "l'ouverture des données publiques", ça consiste à mettre à disposition de tous les citoyens les milliers d'informations dont dispose l'État, les mairies, les préfectures, les collectivités territoriales, voire même les entreprises privées.
Une idée pas si neuve que ça ? En effet, depuis des années, certains organismes (dont le plus connu en France est sans doute l'Insee) mettent à disposition des énormes quantités de données statistiques sur la France.

Le site de l'Insee, exemple de données disponibles
Mais l'avènement du numérique, du traitement informatique des informations et d'Internet permet maintenant de libérer facilement ces données.
Très développé dans le monde anglo-saxon, ce modèle commence à arriver en France. " Il y a eu des avancées sur les diffusions des données publiques. On est à mi-parcours aujourd'hui", explique au Post Christophe Boutet, membre du collectif Regards Citoyens (Nosdéputés.fr, c'est eux), très impliqué sur cette thématique.
Rétablir la confiance, mais aussi changer la vie des citoyens
Nathalie Kosciusko-Morizet estime que l'open-data permettrait de réhabiliter le politique. Le fait de publier des données sur les budgets des organismes de l'Etat ou l'attribution des marchés publics pourraient permettre, selon elle, de lutter contre le "tous-pourris".
C'est en partie dans cette logique qu'est née le site Nos députés, qui recense l'activité parlementaire de chaque députés. L'ouverture des données est "de nature à redonner du crédit à nos institutions. Certains pensent que les politiques sont 'tous pourris', mais on en est loin", affirme Christophe Boutet.
De manière plus pratique, l'open-data permet aux citoyens d'avoir accès à de nombreuses informations, certaines anecdotiques (liste des prénoms d'enfants nés dans telle ou telle ville), d'autres pouvant servir dans la vie quotidienne (la liste des pistes cyclables d'une agglomération).
Rennes, Paris, Nantes dans le grand bain
Plusieurs initiatives ont été lancées depuis un an. Le gouvernement est même en train de préparer un portail de données, nommé "data.gouv.fr", en référence audata.gov de la Maison Blanche lancé en mai 2009.
En attendant une ouverture "nationale" des données, celle-ci se fait surtout localement.
Depuis un an, des villes françaises ont tenté l'aventure.
Rennes, en octobre 2010, suivi de Paris, mais aussi Montpellier, Bordeaux ou encoreNantes.

Les sites Internet de Rennes, Paris, Montpellier et Nantes où sont disponibles les données publiques.
Sur ces sites, les équipes municipales mettent en ligne, petit à petit, des milliers de données sur des centaines de sujets (plus ou moins diversifiés en fonction du projet).
Rennes, l'une des métropoles les plus avancées, propose par exemple le budget de la ville, les horaires et emplacement des arrêts de transports, mais aussi la liste des trottoirs surbaissés, des arbres, des horodateurs...
Mais le travail ne s'arrête pas là.
Car si ces données sont, dans l'absolu, intéressantes, il est toutefois nécessaire de les mettre en forme, de les exploiter pour que le grand public puisse en profiter pleinement.
Quelques exemples d'applications utiles
Rennes a justement organisé un concours d'applications. Des développeurs (associations, indépendants, entreprises), étaient invités à utiliser les données fournies par la ville pour créer des applications destinées aux smartphones ou aux sites Internet, rappelle Owni.
Une équipe a donc créé handimap, permettant de calculer les meilleurs itinéraires pour les handicapés, mais aussi de noter, les places de parking réservés, les arrêts de bus aménagés, etc.

Le site Handimap propose un itinéraire adapté et des lieux d'intérêts pour les personnes à mobilité réduite.
"Toutes les données ne sont pas accessibles pour tout le monde, il faut parfois des cartographies. Nous proposons les informations, puis des chercheurs ou des développeurs s'en emparent", précise la mairie de Paris.
Exemple : une carte interactive des naissances, mariages ou décès dans les différents arrondissements de la capitale.

Une carte intéractive des naissances, mariages, décès à Paris, réalisée grâce aux données publiques.
Les sites Nos députés et Nos sénateurs permettent de suivre l'activité des parlementaires : présence en séance, questions posées, vote d'amendements, etc. "Avec Science po, nous travaillons à un site nommé 'La fabrique des lois' qui permettra de voir si les parlementaires font la loi : comment un projet entre à l'Assemblée, est discuté, etc." précise Christophe Boutet de Regards Citoyens.

Le site Nos députés permet de suivre l'activité des parlementaires (exemple ici avec François Bayrou).
Le meilleur reste à venir
Pour l'instant, l'utilisation des données publiques en est aux balbutiements.
A Paris, on estime que 30% des données ont été libérées. "Nous sommes dans l'expérimentation, on apprend en marchant", précise la mairie. Mais plus les informations seront disponibles et plus elles seront utilisées : un deal gagnant-gagnant pour l'État, les spécialistes et les citoyens.
Seul problème qui pourrait se poser : quid de la vie privée ?
Alors que des grandes entreprises comme Facebook et Google sont la cible de critiques concernant le stockage et la publication de la vie privée des internautes, on peut se demander si cette démarche d'ouverture des données ne pose pas de problèmes de ce point de vue.
Mais dans la logique actuelle, l'ouverture des données publique est strictement anonyme. "Nous ne nous interdisons de publier que deux types de données : celles concernant la sécurité (comme les conduites de gaz) ou celles touchant la vie privée des Parisiens", explique au Post la mairie de Paris. De manière générale, pas question de mettre en ligne des informations nominatives, ce n'est pas le but.
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Paris (75)
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