Crise des dettes souveraines : quel rôle a joué l'Allemagne ?

L'un des principaux arguments des allemands pour refuser systématiquement les solutions proposées pour la résolution de la crise des dettes souveraines, est d'expliquer qu'ils n'ont pas à payer pour cette crise étant donné qu'ils ont toujours été exemplaires. Profitant de son statut de première économie européenne et de champion de la rigueur, l'Allemagne se pose même en donneuse de leçon vis à vis des nations "périphériques" qui ont été si "irresponsables" et "imprudentes" dans la gestion de leur budget. C'est oublié un peu vite que l'Allemage a permis de financer ces "inconscients" en leur prêtant de l'argent. Et l'Allemagne n'est pas un prêteur parmi d'autres, mais de loin le plus imprudent et irresponsable prêteur d'Europe !
La crise des dettes souveraines en Europe a été largement analysée. L'une de ses causes principales est le déséquilibre des balances commerciales au sein de la zone euro, qui ne peuvent pas être rééquilibrées par les taux de changes puisque monnaie unique il y a. Et contrairement aux Etats-Unis, nous n'avons pas d'Etat fédéral qui peut par une politique fiscale ou budgétaire, rétablir l'équilibre des échanges commerciaux entre les pays.
Cette crise est donc dûe à un énorme transfert de capitaux des Etats du Sud, "imprudents", vers les pays du Nord qui eux seraient bien plus rigoureux... En clair, les pays périphériques ont, pendant des années, acheté des biens et services aux pays du coeur de l'Europe et financé les déficits budgétaires qui en résultaient en empruntant... à ceux-là même qui leur vendaient des biens et services. Et la mécanique s'est emballée, les pays du sud ont emprunté toujours plus, encouragés qu'ils étaient par les taux extrêmement bas que leur a offert l'Euro, les pays du nord leur ont prêté toujours plus, finançant ainsi les "imprudents" d'aujourd'hui.
Si cette crise n'était pas si dramatique pour les pays et surtout les peuples européens, on pourrait rire de l'ironie de cette situation. Car en effet, il a bien fallu que tout cet argent que doivent les Etats en difficulté aujourd'hui soit prêté par quelqu'un. Or il y a encore quelques années, voire quelques mois,l'Allemagne accueillait les bras ouverts les emprunteurs, et leur prêtait les fonds nécessaires pour continuer à acheter les biens et services qu'elle produit, permettant ainsi au pays de connaître 10 années de boom économique et d'avoir cette balance commerciale positive qui fait tant grincer les dents aujourd'hui.
Les pays périphériques pouvaient emprunter à moindre frais étant donné que pendant longtemps, les taux d'intérêts de leurs obligations étaient très bas, proches de ceux des pays du nord, car grâce à l'euro, le risque de crédit était perçu comme très faible. Mais il se trouve que le marché avait tort, et cette innefficience était vouée à la cassure... que nous observons en ce moment.
L'écartement extrême des spreads de crédit, l'explosion des taux d'intérêts des pays périphériques, et l'irruption de la crise des dettes souveraines ont soudainement réveillé l'Allemagne de la langueur dans laquelle elle se trouvait. En effet, en finançant ainsi ses "clients", elle s'est retrouvé en première ligne en cas de défaut de l'un d'entre eux...
Et le discours de l'Allemagne aujourd'hui serait intolérable s'il était tenu par une banque. En effet, imagine-t-on, il y a 4 ans, au moment de la crise des subprimes, des banques dire qu'elles n'avaient pas à subir de pertes, la faute étant entièrement celles des ménages américains qui en voulant devenir propriétaires alors qu'ils n'en avaient pas les moyens étaient sur le point de faire exploser le système financier mondial ?! C'est exactement ce que les dirigeants allemands et les médias qui vont dans le même sens induisent lorsqu'ils disent que l'Allemagne s'est bien conduit depuis tant d'années.
Les pays du nord les plus "prudents" : la France, la Hollande et l'Allemagne détiennent près de 50% de l'ensemble de la dette de la zone euro ! Les institutions financières de ces pays "fin" gestionnaires" prêtent depuis des années des centaines de milliards d'euros aux pays "périphériques". Et l'Allemagne est le premier acheteur de dettes souveraines européennes, elle détient 22% de la totalité des obligations d'Etats européens en circulation (la France, deuxième détenteur de dette des Etats européens, en détient 16%, la Hollande 10%).
C'est pourquoi l'Allemagne devrait se méfier. En laissant la crise empirer, en refusant systématiquement toute solution qui la mettrait à contribution comme :
- garantir au printemps 2010 la dette grec aurait évité la contagion et surtout aurait permis au pays de continuer de se financer sur les marchés, mais c'est trop tard
- permettre à la BCE de mettre en place une sorte de Quantitative Easing européen
- émettre des euro-obligations
- donner une vraie force de frappe au FESF
l'Allemagne est peut-être en train de se tirer une balle dans le pied. En effet, si une récession balayait l'économie européenne, l'Allemagne serait également touchée tant son économie dépend des achats des autres états de la zone euro.
Aujourd'hui, le rapport de force est en train de s'inverser. Le coeur de l'Europe a été touché et le sort de l'Allemagne est scellé à celui de la Zone Euro. Les CDS allemands, coût de l'assurance contre un défaut de Berlin, ont d'ailleurs atteint un nouveau record ce vendredi à 117 bp. Aujourd'hui, la solution est forcément collective et l'Allemagne va devoir coopérer si elle veut éviter le divorce. En effet, il ne reste plus que deux issues étant donné la gravité de la crise :
- soit on va vers un divorce et une dislocation de la zone euro
- soit on essaie de recoler les morceaux et l'on prend conscience que le problème des uns est aussi celui des autres. Il faut alors trouver une solution qui passera par une plus grande intégration économique et fiscale, et qui nécessitera également de se soutenir les uns les autres.
Quoi qu'il en soit, il faut arrêter de faire comme si l'Allemagne et les autres pays du nord n'avaient aucune responsabilité dans cette crise. Et quand l'Allemagne aura pris conscience de ses erreurs passées, ou qu'on l'aura aider à le faire, alors elle comprendra qu'elle aussi devra faire des concessions si elle veut résoudre cette crise tout en préservant cette formidable réalisation des hommes qu'est l'Europe !
L’économie mondiale étant un ensemble unique, actuellement les emprunts contactes par la zone euro la seule chose qui fait c'est de renforcer la Chine et de conduire la zone a long terme a la faillite.
ΑπάντησηΔιαγραφήLa solution pour l'U.E est de minimiser les frais de fonctionnement étatiques au minimum.Les salaires et les prix de produits dans une économie sont le résultat en grande partie de l'imposition globale dans chaque pays. L'U.E si il ne veux pas devenir un désert économique d'ici 20 ans,DSK, DEVRA APPLIQUER L’AUSTÉRITÉ A TOUS LES NIVEAUX DE SON ECONOMIE.
Les emprunts de l'occident renforce un pouvoir d'achat virtuelle, qui permet des achats a la Chine, donc renforce ce pays au détriment de la zone et de l'occident.
ΑπάντησηΔιαγραφήLa Grece apres la crise de 2009 avec la baisse du poivoir d'achat de la population a connue une baisse des importations de 25% environ et une augmentation des exportations de 28%, malgre que le gouvernement n'a pas ose de baisser le pouvoir d'achat du domaine public car les salaires sont tombes de 23 M Euros a 20 M euros en 2012.
A noter que la masse salariale du domaine public en Grèce est passée de 13 M euros en 2004 a 23 M euros en 2009 avec le gouvernement de Karamanlis la raison principale de la faillite car la somme total de 50 M euros a été enlevée via imposition de l’économie privée.
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