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Quel avenir politique pour Villepin?

Par , publié le 14/09/2011 à 13:45
Quel avenir politique pour Villepin?
Dominique de Villepin est relaxé dans l'affaire Clearstream. Mais cette décision n'éclaircit pas sa route vers 2012.
afp.com/Thomas Samson

La cour d'appel de Paris a confirmé la relaxe de Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. Cette décision n'éclaircit pourtant pas la route de l'ancien Premier ministre vers 2012. 

Il est 9h03 ce mercredi quand la cour d'appel de Paris confirmela relaxe de Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. L'ancien Premier ministre sort du palais de justice le pas plus alerte, débarrassé d'un boulet qu'il se traîne depuis des années. Suffisant pour désormais grimper quatre à quatre les marches qui le séparent de l'Elysée ? 
"C'est plus que probable qu'il poursuive sa route vers 2012. Il va continuer de parler aux Français. Il va continuer car les Français ont besoin d'un homme comme lui", clame le député de l'Hérault, Jean-Pierre Grand, fidèle parmi les fidèles.  
Un tel enthousiasme ne peut pourtant pas masquer les nombreuses difficultés, qui plombent encore la candidature de "DDV". La confirmation de la relaxe ne ramènera pas, comme par magie, les anciens soutiens. François Goulard, par exemple. La ligne entre le député du Morbihan et l'ancien Premier ministre est coupée depuis de longs mois. Aujourd'hui, il se dit "évidemment heureux de cette décision de justice", mais confie qu'il n'a pas eu de liens récemment avec lui, officiellement, parce qu'il est en pleine campagne pour les sénatoriales.  
Pour Daniel Garrigue, député non-inscrit de Dordogne, le message est le même: "Je me réjouis de cette relaxe dans un procès que l'on sentait politique. Mais je vais continuer de me tenir éloigné de son mouvement (République solidaire, ndlr)." 
Ce qui n'a pas plu à nombre de ses anciens soutiens, c'est la façon dont il a bâti son programme présidentiel. Seul. Plusieurs parlementaires, issus des rangs de l'UMP, n'ont pas aimé découvrir au dernier moment des propositions telles que la dépénalisation du cannabis ou à la légalisation du mariage gay.  
Villepin, victime préférée de Sarkozy
L'organisation même de République solidaire pose problème. L'allégresse dans laquelle était né le mouvement le 19 juin 2010 s'est envolée. Cette année encore, il n'y aura pas d'université d'été. A l'Assemblée, les choses ne vont pas mieux: les tentatives pour constituer un groupe parlementaire autonome ont échoué. 
Que reste-t-il donc à Dominique de Villepin? Son opposition à Nicolas Sarkozy. C'est sa meilleure arme. La confirmation de la relaxe ravive la théorie d'un acharnement de l'Elysée contre lui.  
Et l'affaire Bourgi lui servira grandement ces prochaines semaines. Car, il n'est pas tant victime des révélations de l'avocat franco-libanais, qui l'accuse, avec Jacques Chirac d'avoir touché des dizaines de millions d'euros venus d'Afrique. Au contraire, il va exploiter à plein les similitudes avec l'affaire Clearstream: même timing (un an avant une présidentielle), mêmes protagonistes (les chiraquiens contre les sarkozystes). Idéal pour convaincre d'une cabale montée contre lui. 
L'UMP a bien compris le pouvoir de nuisance dont dispose Dominique de Villepin à la suite de cette relaxe. Aussi, Jean-François Copé a tendu la main à l'ancien membre du parti présidentiel: "Ma porte a toujours été grande ouverte pour lui (...) Elle le sera toujours." Il se dit même qu'une circonscription des Français de l'étranger lui aurait été réservée. 
Une porte de sortie nommée Bayrou?
Même blanchi dans l'affaire Clearstream, l'ex-secrétaire général de l'Elysée pourrait donc être tenté de ne pas se présenter. Dans les sondages, sa candidature ne décolle pas. Faut-il y voir une explication de ses récentes déclarations d'amitié pour François Bayrou?  
Dans un entretien à Libération publié début septembre, il louait l'action du président du MoDem: "Nous sommes dans une situation d'urgence qu'analyse très bien François Bayrou." Dans la foulée, un membre du bureau politique de République solidaire, Christophe Carignano, lâchait même sur son Twitter: "Un axe Bayrou-Villepin serait naturel après tout." 
Membre à la fois du MoDem et de République solidaire, Azouz Begag veut croire en cette possibilité: "Ils ne peuvent pas gagner seuls. Si l'un et l'autre s'entendaient, ils seraient crédités de 15% et ça changerait la donne. Il faut essayer cette formule de centre gaulliste social." 
Qu'en pense François Bayrou? Il l'a confié à ses proches: "Tous ceux qui commencent à dessiner une majorité nouvelle sont les bienvenus." Sous-entendu, qu'il rejoigne le MoDem!  
Mais regonflé par sa relaxe dans l'affaire Clearstream, pas sûr que Dominique de Villepin soit prêt à raccrocher sa candidature présidentielle à un croc de boucher. 

"Un citoyen sans toit est un citoyen sans droits" - Philippe Boulland, Député européen (PPE, FR)
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JEANNE Marion
afficher les détails 16:41 (Il y a 5 heures) 


14/09/2011-  "Un citoyen sans toit est un citoyen sans droits" - Philippe Boulland, Député européen (PPE, FR)

Ce mercredi 14 septembre 2011 a été adopté la résolution sur une stratégie européenne pour venir en aide aux personnes sans abri.

Philippe Boulland fait le constat amer: "La crise économique n'est pas la seule responsable de la situation. A l'heure où les Etats membres tentent de réparer les erreurs des marchés financiers, très peu d'initiatives sont prises pour éviter aux citoyens de sombrer dans le sans-abrisme, ou de les en sortir".

"Cette résolution est une piqûre de rappel! Les Etats doivent se pencher sur le cas des sans-abri. On leur demande de collecter des informations sur ces personnes pour mieux répondre à leurs besoins et on les incite à échanger pour répondre de manière solidaire" déclare le député.

Philippe Boulland ajoute: "Le suivi au niveau européen des avancées de chacun des Etats membres nous permettra d'avoir une vision globale du problème pour avancer vers une Europe où chaque citoyen aura un toit. Un citoyen sans toit est un citoyen sans droits. Car un logement est absolument essentiel à l'exercice de toute une série d'autres droits, notamment civiques et sociaux".

"La résolution donne pour objectif de mettre un terme au problème du sans-abrisme d'ici  2015. C'est très bien mais il faut maintenant que les Etats se donnent les moyens de réussir ce pari ! Il est temps d'aller plus loin que les déclarations, comme le demande cette résolution."souhaite Philippe Boulland.


CRISE DE LA DETTE

Pékin n’est pas le chevalier blanc

14 septembre 2011
ROME
Sur le panneau : "Commerce mondial".
Sur le panneau : "Commerce mondial".
Pimestrovic
L'annonce de la part de l'Italie de l'arrivée massive de capitaux chinois afin de soutenir l'économie nationale a suscité l'espoir d'une intervention de Pékin au secours de l'euro. Mais il faut se garder des faux espoirs, car la Chine est un investisseur prudent et avisé explique La Repubblica.
Les Chinois entreront-ils dans le géant public de l’énergie ENI ou dans la compagnie électrique publique ENEL ? Peuvent-ils  acquérir une part du groupe industriel Finmeccanica, ou du port de Gênes ? entrer dans le capital de la banque Unicredit en échange de leur participation aux ventes aux enchères des Bons du trésor pluriannuels, prenant ainsi la place de Mouammar Kadhafi  ?
Pour comprendre  ce qu’il y a de fondé dans ces divers scénarios – ou si ces rumeurs émanent de l’Italie elle-même – il faut reconstituer la carte des investissements chinois dans le monde, les stratégies financières de Pékin, leurs imbrications avec les intérêts géopolitiques de l'Europe, la seconde économie mondiale.
Deux types d’ajustements sont en cours dans la gestion des capitaux chinois : la diversification par rapport au dollar vers d’autres monnaies ; le déplacement des titres publics vers des paquets d’actions dans des entreprises industrielles, si possible d’importance stratégique pour la Chine. Ces ajustements sont gradués et, à aucun moment, ils ne doivent compromettre la "stabilité du système économique mondial".

La prudence des responsables chinois

Ceux qui s’empressent d’interpréter les contacts Rome-Pékin comme un "vote de confiance" du gouvernement chinois envers la solvabilité italienne, se méprennent largement. Le chef du gouvernement de Madrid José Luis Zapatero était tombé dans le piège lorsqu’il avait annoncé trop vite des achats massifs de titres de la dette espagnole par la Chine, dont le montant s’était, par la suite, révélé modeste.
Au beau milieu du désastre systémique de 2008, les stratèges chinois avaient été appelés par les Etats-Unis à jouer le rôle de "chevaliers blancs". Des polémiques furibondes s’en étaient suivies, en Chine, sur la sagesse de ces opérations. Au pire moment, alors que les indices boursiers américains avaient chuté à leur minimum historique, les gestionnaires chinois furent accusés par leurs propres dirigeants politiques d’avoir gâché les ressources nationales pour porter un secours aussi hasardeux qu’inutile aux banques américaines. Aujourd’hui, le bilan de cette opération est moins négatif, mais les cicatrices demeurent et conseillent la prudence aux responsables à Pékin.
Les joueurs de cette partie sont deux colosses financiers. En premier lieu, il y a la "maison mère", l’organisme d’Etat qui, tel un véritable ministère, administre les réserves monétaires de la banque centrale. Ces réserves sont le résultat d’années d’actifs commerciaux que la Chine a accumulé avec le reste du monde, ce sont les plus riches de la planète :  3 200 milliards de dollars [2,3 milliards d’euros]. L’acronyme de la State Administration of Foreign Exchange [l'Administration d'Etat des devises étrangères] – "SAFE", comme "sûr" et aussi comme "coffre-fort" en anglais –  est une synthèse efficace de sa philosophie en matière d’investissements.
A la vitesse à laquelle les réserves de la banque centrale chinoise sont renflouées par les nouveaux actifs commerciaux, le SAFE a investi, rien qu’au premier semestre de cette année, 275 milliards de dollars [200 milliards d’euros], ce qui signifie que, s’il le voulait, le SAFE  pourrait souscrire tous les titres italiens de la dette qui arriveront à échéance d’ici la fin de l’année. Mais ce ne serait précisément pas très "safe", raison pour laquelle la banque centrale chinoise continue à réinvestir la majorité de ses réserves en bons du trésor américains.

Des annonces toujours exagérées

Quant à la diversification en cours, du dollar vers d’autres monnaies, la banque centrale de Pékin privilégie, pour rester "safe", les Bund allemands et les titres de la dette japonaise, tous considérés comme des investissements solides. Les annonces répétées d’acquisitions massives par la Chine de bons des pays méditerranéens se sont toujours révélés exagérées. En juillet 2010, des rumeurs sur un soutien à l’Espagne avaient eu un impact éphémère sur les marchés (SAFE avait alors acquis 500 millions de bons décennaux, un investissement modeste).
En octobre 2010, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, avait fait une visite à Athènes et, là aussi, les attentes d’achats massifs de bons grecs ont eu la vie brève. Le seul achat réel a été l’entrée du géant de la logistique chinois Cosco dans la gestion du port d’Athènes. Cet épisode illustre l’autre dimension de la stratégie chinoise, plus agressive, et qui a pour acteur principal la China Investment Corporation (CIC), le fonds souverain de Pékin.
Ses ressources proviennent toujours de la même source : les réserves monétaires de la banque centrale. Mais la CIC a plus de liberté d’action et des fonctions diversifiées, c’est le fer de lance de la pénétration de la Chine dans l’économie globale. Son statut lui attribue une "orientation commerciale et des objectifs purement économico-fianciers". La CIC est une société qui doit rendre des comptes à ses actionnaires (le gouvernement de Pékin), et cela n’exclut pas qu’elle puisse servir de cheval de Troie pour des objectifs stratégiques, tels que l’acquisition de technologies avancées, de savoir faire en matière de management, l’établissement de têtes de pont sur des marchés prometteurs ou dans des activités où la Chine doit encore améliorer sa compétitivité.

C'est le monde à l'envers

Géographiquement, les investissements directs restent focalisés sur les Etats-Unis, avec 42%, suivis de l’Asie avec 30%, tandis que l’Europe arrive seulement en troisième position avec 22%. L’Europe présente elle aussi un exemple de la diversification de la Chine vers des actifs industriels : profitant de la crise de 2008 les Chinois ont obtenus duconstructeur automobile Ford qu’il leur cède le contrôle de Volvo.
Le prochain sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui doit se tenir la semaine prochaine à Washington et où se discuteront les éventuels soutiens à la zone euro, est un signe de ce changement d’époque. C’est auprès des puissances émergentes que l’on trouve aujourd’hui des capitaux. Guido Mantega, le ministre des finances du Brésil, a annoncé que la crise de la zone euro est "à l’ordre du jour".
C’est le monde à l’envers. Le Brésil et la Russie qui hier étaient synonymes de "défaut de paiement" entrent aujourd’hui avec la Chine dans la liste des potentiels “chevaliers blancs”. Pourvu qu’ils veulent bien jouer ce rôle et que les contreparties que nous leur offrons soient à leur gré.

CONSEIL ECOFIN

Les Américains débarquent

"Les Européens étant incapables de venir à bout de la crise de la zone euro qui dure depuis presque deux ans, la planète se mobilise pour essayer de leur venir en aide"écrit dans Libération Jean Quatremer. Selon le correspondant du quotidien à Bruxelles, "chacun est conscient qu'un effondrement de la monnaie de la seconde puissance économique mondiale aurait des effets dévastateurs, non seulement pour l'Union, mais pour le reste de la planète." Et tandis que les dirigeants européens restent empêtrés dans leurs divisions, les Etats-Unis, la Chine et les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont fait savoir qu'ils étaient prêts à venir à la rescousse. "Le geste le plus spectaculaire revient aux Etats-Unis : le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, se rendra vendredi  [16 septembre] à Wroclaw, en Pologne", à la réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro. "C'est la première fois qu'un responsable étranger assistera à une réunion européenne, ce qui montre que les Américains doutent de la capacité des Européens à se mettre d'accord seuls", précise Quatremer.

INTERVIEW

Viviane Reding : “Mon Europe est celle de la liberté…”

8 septembre 2011
Commissaire européen en charge de la Justice, Viviane Reding est depuis peu la marraine de “My Europe”. Lancé à Bruxelles ce 6 septembre, ce projet vise à renforcer la coopération entre les universités, les médias et les jeunes, à travers la création d’ateliers d’écriture sur l’avenir de l’Europe, tel que le voient ces derniers.  A cette occasion, Mme Reding a livré à Presseurop ses sentiments sur cet avenir.
Avant d'être commissaire européen, vous avez été journaliste pendant vingt ans. Vous avez eu votre vision de l'Europe. Qui n'est pas celle des jeunes qui vont répondre à cette question, des jeunes déçus et indignés. Avant d'analyser leurs réponses, comment est-elle, votre Europe aujourd'hui ?
Je viens d'un très petit pays, le Luxembourg, qui a été souvent occupé et annexé dans son histoire. Ce pays a été un des fondateurs de l'UE parce que nous avons voulu être libres. C'est pourquoi “Mon Europe” est celle de la liberté, celle où les petits pays, comme le Luxembourg, font entendre leur voix. Je pense que le commissaire d'un petit pays est plus important que celui d'un grand pays. C’est un bon exemple pour les gens de ma génération. Pour mes enfants, c’est différent : ils circulent librement, vont à l’école dans d’autres pays… Eux ne comprennent pas que rien n'est acquis. C'est pourquoi nous devons le leur expliquer.
Il n’y a qu’ensemble que nous pouvons être la voix du monde, pour le marché social, pour la garantie de la démocratie. Ces droits ne sont jamais des droits acquis, ce sont toujours des droits que nous devons conquérir, contre les tendances nationalistes. J'avoue être très inquiète par le retour du nationalisme. Le repli sur soi-même est toujours dangereux. Avec moins d'Europe, on se dirige vers l’effondrement.
 “Mon Europe”, c'est une Europe qui a affaire avec les rêves, les sentiments et les convictions de chacun. Nous les politiciens, nous avons besoin parfois d'être poussés à être moins réalistes. Si on ne rêve pas, on ne peut pas créer le futur, comme l'affirmait Victor Hugo. L’Histoire nous a appris que c’est possible uniquement si nous sommes ensemble. Dans le monde globalisé, même les grands pays sont très petits.
Vous avez organisé début septembre, à Schengen, un séminaire qui vise à adopter des décisions stratégiques en ce qui concerne la zone de libre circulation des personnes pour les 12 mois à venir, parmi lesquelles l’adhésion de tous les Etats membres à l’espace Schengen… 
J'ai réuni mon équipe pour voir comment nous nous posons face aux problèmes de l'Europe et quelle réponse nous donnons, car il est de notre responsabilité d’oeuvrer pour plus de croissance et plus de droit en Europe. J'ai choisi très consciemment le lieu pour cette rencontre parce que je voulais lancer un message. Schengen est important : c’est le symbole des valeurs de la libre circulation, qui sont des valeurs essentielles pour beaucoup d’Européens. Et Il s'agit à l'avenir de préserver ces valeurs, de les étendre. C'était notre raison d'aller à Schengen et c'est pourquoi à partir de Schengen nous avons lancé le message : Schengen est un acquis ; Schengen se sont des droits et des valeurs ; Schengen c'est une question de confiance entre ses pays membres. Il faut aller de l'avant et non pas en arrière.
Peu après les expulsions des Roms en France, pendant l'été 2010, la Commission a souhaité mettre en place, à votre demande, une véritable stratégie commune pour l'intégration des Roms. Un an après, où en est-on ?
La Commission a présenté un cadre pour des stratégies nationales en matière d'intégration de la population rom, ce cadre a été signé par les 27 chefs d'Etat et de gouvernement en juin dernier. Maintenant la balle est dans le camp des Etats membres, qui ont jusqu'à la fin de l'année pour présenter leur stratégie nationale. Une stratégie sur comment mieux intégrer la population rom dans la population générale, comment faire pour que les enfants des Roms aient à l'école, pour que le logement soit salubre, pour que les soins de santé soient meilleurs. J'attends maintenant tous ces rapports d'action nationale et je les présenterai au printemps au parlement européen. Nous avons avancé beaucoup dans ce domaine.
Propos recueillis par Iulia Badea Guéritée

IMMIGRATION

Vers un renforcement de la surveillance aux frontières

14 septembre 2011
La Voix du Luxembourg, 14 septembre 2011
"L'immigration divise l'UE", titre La Voix Du Luxembourg, au lendemain du vote par lequel le Parlement européen a décidé de renforcer Frontex, l’agence européenne de suveillance des frontières, en rendant obligatoire la participation des Etats membres à ses opérations ainsi qu’en renforçant ses moyens. Le quotidien, qui publie à la Une la photo des cercueils des migrants africains morts en tentant de rejoindre l’île italienne de Lampedusa, rappelle que, face à l’afflux de réfugiés en provenance d’Afrique du Nord au printemps, la Commission européenne avait été la première " a saisir la balle au bond, en proposant un renforcement de ses prérogatives, l'instauration d'une 'solidarité obligatoire', de tous les Etats membres". Selon le plan approuvé le 13 septembre, ces derniers devront, entre autres, mettre leurs propres gardes frontières nationaux à disposition de Frontex en cas de migration massive vers l'espace Schengen. Jusqu’à présent en effet “Frontex doit compter sur le bon vouloir des Etats membres pour le déploiement du personnel et de l'équipement dans les missions de l'agence."  
Le 16 septembre par ailleurs, la Commission doit présenter un autre volet de la“nouvellle gouvernance Schengen”écrit pour sa part Le Figaro : Bruxelles aura désormais la possibilité de suspendre de l'espace Schengen les pays qui n'arriveront pas à protéger leur secteur de la frontière commune européenne. Une menace qui vise tout particulièrement Athènes, note le quotidien français. Mais ce programme ne fait pas l’unanimité au sein de l’UE : les ministres de l'Intérieur français, allemand et espagnol ont d'ores et déjà rédigé une déclaration commune dans laquelle ils refusent tout net d'avoir des comptes à rendre sur le contrôle de leur propre frontière.


PAYS-BAS

Le port de Rotterdam ne connaît pas la crise

14 septembre 2011
AMSTERDAM
Sur le chantier du Maasvlakte 2, à l'embouchure de la Meuse.
Sur le chantier du Maasvlakte 2, à l'embouchure de la Meuse.
Le plus grand port d’Europe étouffe, faute de place. Pour gagner du terrain, les ingénieurs aménagent une nouvelle bande de terre grande comme 4 000 terrains de football. Un exploit qui rappelle la construction, il y a un demi-siècle, des digues qui protègent les îles du Sud du pays des marées.
C’est une journée de tempête sur la “Seconde Maasvlakte”, avec des vents force 6 – 7 sur l’échelle de Beaufort, et des averses de grêle. Mais l’aménagement des Pays-Bas de demain  ne s’arrête jamais. On construit ici une nouvelle digue maritime en dur d’une longueur de 3,5km, qui servira bientôt de brise-lames pour protéger le nouveau port contre la mer. Pour cela il faut, entre autres, 20 000 blocs de béton (des cubes de 2,5m de côté pesant chacun 40 tonnes), qui sont posés dans l’eau juste devant la côte.
Pour venir à bout de ce gros boulot, une grue spéciale a été conçue, plus connue sous le nom de Blockbuster. Coût : 10 millions d’euros. Huit mécaniciens commandent la machine, chacun pas plus d’une heure d’affilée, explique Ronald Paul, directeur de l’organisation chargée du projet “Maasvlakte 2”. Ce travail exige une concentration extrême, car les blocs sont déposés dans la mer de manière précise à 15 centimètres près. En moyenne, 700 personnes sont actuellement employées pour l’aménagement de la Seconde Maasvlakte pour un coût d'environ 1,5 million d’euros par jour. Budget total du projet : 3 milliards d’euros.

La fierté hollandaise

Le 1er septembre 2008, Ivo Opstelten, qui était encore maire de Rotterdam à l’époque, a déposé à titre symbolique le premier petit tas de sable. Depuis, d’énormes dragues suceuses retirent continuellement des chargements de sable du fond de la Mer du Nord, à environ douze kilomètres de la côte, pour les décharger sur la Seconde Maasvlakte. Ce travail devrait être terminé dans deux ans. Quelque 240 millions de mètres cubes de sable au total auront alors été projetés. Et les Pays-Bas se seront agrandis de 2 000 hectares, soit 4 000 terrains de football, sur lesquels s’érigeront d’importants terminaux à conteneurs. L’entreprise publique DP World de Dubaï sera la première, avec quatre autres sociétés d’armateurs, à emménager.
Même si les travailleurs sont internationaux (Russes, Ukrainiens, Philippins et Européens de l’Est), la Seconde Maasvlakte est surtout un projet Néerlandais. “La population est curieuse de savoir comment on va venir à bout de ces grands travaux”, commente Ronald Paul. Futureland, le centre d’information interactif situé à la frontière entre la Première et la Seconde Maasvlakte a ouvert ses portes le 1er mai 2009. Le centre a accueilli son 250 000e visiteur le 25 juin dernier. Selon Paul "la Seconde Maasvlakte en appelle à la fierté hollandaise. Souvenez-vous de l’aménagement destravaux Delta, c’était également une performance de niveau mondial".

Un port en surchauffe

Tout le monde ne partage pas ce bonheur. Cela fait des années que le secteur portuaire est aux prises avec des organisations de défense d’intérêts, comme Milieudefensie (Défense de l’environnement) et De Faunabescherming (la protection de la faune) au sujet des éventuelles conséquences nuisibles de l’extension du port. En 2009 les parties ont passé des accords sur la pollution atmosphérique maximale. Mais le mécontentement n’a pas disparu. Les riverains du port s’inquiètent surtout de l’affluence sur les routes, déjà encombrées par des embouteillages. Bientôt s’ajoutera à cela la circulation en direction et en provenance de la Seconde Maasvlakte. Cela devrait pourtant décongestionner toute la région de l’embouchure du Rhin.
 Le port de Rotterdam est en surchauffe. La Première Maasvlakte, qui a été aménagée dans les années 1970, est pleine. Et même en temps de crise, le port continue de croître. Le commerce du pétrole et du minerai de fer a baissé, mais la croissance du transbordement de conteneurs compense le reste. Il traite chaque mois au minimum un million de TEU, mesure standard des conteneurs. Avec la Seconde Maasvlakte, le port de Rotterdam a de l’avance pour les 25 ans à venir. En 2030 le monde se présentera autrement. Une Troisième Maasvlakte ? Pour l’instant, dans le port on n’a pas du tout la tête à ça.